Exit le stéréotype du camionneur

Oublions le stéréotype du camionneur que présente Hollywood dans ses films: les camionneurs d’aujourd’hui ne correspondent plus à cette ancienne mentalité, affirme Mathieu Champagne, directeur commercial à l’École du routier GC de Trois-Rivières.

«Le portrait des camionneurs a beaucoup changé, surtout avec les règlementations imposées. Le métier et les normes de sécurité ont également changé», note-t-il.

Les camionneurs doivent obligatoirement suivre un cours pour obtenir leur permis de conduire de classe 1, nécessaire pour la conduite d’un véhicule lourd. On parle d’un cours de 615 heures pour un diplôme d’études professionnelles (DEP) qui permettra au camionneur de sillonner les routes de l’Amérique du Nord. Une autre formation, de base celle-là, est offerte pour permettre à des travailleurs qui doivent parfois déplacer un camion de le faire.

«Sur le plan légal, une personne qui a suivi la formation de base pourrait conduire un camion sur les autoroutes parce que la formation donne droit au permis de classe 1. Par contre, il n’a pas le même bagage ni l’expérience que les détenteurs du DEP. Par ailleurs, je pense que l’emploi ne serait pas au rendez-vous dans un cas comme celui-là», nuance M. Champagne.

C’est que l’étudiant inscrit au cours de DEP Transport par camion aura notamment acquis des connaissances en principe de physique, sur le règlement sur les heures de travail, le transport des marchandises dangereuses, le repérage des anomalies et leur réparation, la planification d’un voyage, franchir les frontières, la technique de pesage, la conduite en montagne chargée au terme de sa formation.

Camions sécuritaires

«Les camionneurs doivent aussi effectuer une inspection d’une vingtaine de minutes avant chacun de leurs départs pour évaluer si le camion comporte des défectuosités majeures ou mineures. Le véhicule peut circuler avec une défectuosité mineure, mais est interdit de circulation s’il a une défectuosité majeure (ex: aucun des phares de croisement ne s’allume, pièce de fixation de la roue manquante ou fissurée, essuie-glace inopérant du côté conducteur). Les camions sont donc sécuritaires sur la route», explique Mathieu Champagne.

Toujours dans cette perspective de sécurité, le ministère des Transports du Québec impose aux entreprises de camionnage d’activer des limiteurs de vitesse de série et les régler de manière à empêcher les véhicules de dépasser 105 km/h, depuis le 1er janvier 2009.

Cette mesure s’adresse aux exploitants de véhicules lourds de toute provenance dont les camions circulent sur le réseau routier québécois.

«Par ailleurs, peu de gens le savent, mais les camions ont souvent une voie réservée sur l’autoroute. Sur une autoroute à trois voies, la voie de dépassement du camionneur sera la voie du centre», ajoute Mathieu Champagne.