Entente de principe entre les sages-femmes et le ministère de la Santé et des Services sociaux
L’entente, qui prendra fin en 2015, prévoit plusieurs améliorations, dont la bonification, dans une certaine mesure, de la compensation des sages-femmes pour leurs horaires défavorables et leurs heures de garde, essentiels à leur modèle de pratique. Cette compensation demeure toutefois inférieure à celle accordée à l’ensemble des professionnels du réseau de la santé.
Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ), l’association professionnelle des sages-femmes, négociait depuis plus de deux ans l’entente qui le lie au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Leur première entente, signée en 2004, n’avait pas été renégociée depuis presque dix ans, ayant été prolongée par un décret en décembre 2005.
«Bien qu’elle constitue une amélioration sur certains points, l’entente adoptée n’est qu’un pas dans la bataille des sages-femmes pour obtenir des conditions de travail justes et équitables, a précisé Claudia Faille, présidente du RSFQ. Après deux ans et demi de négociation et une mobilisation sans précédent dans l’histoire de cette profession émergente, nous sommes satisfaites du travail que nous avons réussi à accomplir. Et nous comptons être au rendez-vous lors des prochaines négociations et serons prêtes plus que jamais à poursuivre le nécessaire combat.»
«Pour nous, c’est vraiment un rattrapage important et significatif. L’entente de principe n’est pas encore signée, mais c’est seulement une question de temps. Même si nous n’avons pas obtenu tout ce qu’on souhaitait, il fallait quand même que le dossier se règle, après deux», a mentionné Jessica Thompson, sage-femme à la Maison de naissance de la Rivière, à Nicolet.
Ce qu’elle retient particulièrement de ces démarches de négociations est sans contredit la mobilisation des sages-femmes. «C’est la première fois au Québec que les sages-femmes se battent pour leurs conditions de travail. Nous sommes 150 au Québec, et en considérant qu’à chaque manifestation ou mobilisation la moitié d’entre elles étaient de garde et ne pouvaient être présentes, c’est vraiment intéressant de voir ce qu’on a pu accomplir en étant un si petit nombre.»
«Toutes les sages-femmes ont rapidement compris qu’il fallait se mobiliser pour réussir notre combat. Et juste ça, de s’être mobilisées, c’est un gain énorme pour nous, indique Mme Thompson. D’autant plus qu’il fallait innover dans les façons de faire, puisqu’il n’y a eu aucun bris de service par rapport à nos clientes.»
Détails de l’entente
L’entente prévoit la reconnaissance de la formation universitaire additionnelle, une amélioration du mécanisme de progression dans l’échelle salariale et l’introduction de nouvelles dispositions pour la rémunération des responsables des services de sage-femme. Elle inclut aussi des journées pour participer à des activités de maintien des compétences et la possibilité d’obtenir un congé sans solde pour œuvrer en région nordique, participer à un projet humanitaire en lien avec la pratique sage-femme ou développer de nouveaux services de sage-femme au Québec.
L’entente permet également d’actualiser plusieurs dispositions qui n’avaient pas été revues depuis bientôt 10 ans.