Écoles La Source et La Nacelle: statu quo…jusqu’à nouvel ordre

ÉDUCATION. Les commissaires de la Commission scolaire de la Riveraine se sont prononcés suite aux audiences publiques concernant les écoles La Nacelle et La Source. La résolution adoptée évoque un certain statu quo pour les écoles primaires de Saint-Pierre-les-Becquets et Sainte-Cécile-de-Lévrard.

La décision s’est prise mardi soir, à l’école secondaire Les Seigneuries, alors que plus d’une trentaine de personnes étaient présentes. Pour en arriver à ce verdict, les commissaires ont évalué le grand nombre de mémoires déposés, soit 23, les avis grandement partagés, ainsi que certaines propositions qui se sont dégagées dans un bon nombre de mémoires. «On a également pris en compte la très courte période de temps dont nous disposions entre le moment du dépôt des mémoires, c’est-à-dire jeudi dernier, et la date de la rencontre extraordinaire du conseil des commissaires», souligne Marjolaine Arsenault, présidente de la Commission scolaire de la Riveraine.

Dans la résolution adoptée par la majorité des commissaires (6 pour, 2 contre), on propose de mettre en place un comité de travail sectoriel alliant le milieu communautaire, municipal et scolaire pour convenir d’une vision élargie et d’un plan de travail concerté.

Ainsi, la commission scolaire recommande que soient maintenus ouverts pour l’instant les deux bâtiments, le temps qu’une analyse plus approfondie soit effectuée. Les élus se disent conscients des impacts qu’implique une fermeture d’école, surtout pour les communautés touchées.

«Dans l’éventualité où les demandes de transferts vers d’autres écoles seraient maintenues de la part des parents et acceptées par la commission scolaire, la décision de procéder à des transferts obligatoires sera prise en avril selon l’organisation scolaire résultante», indique Mme Arsenault.

Le conseil des commissaires estime que ce délai laissera le temps à la commission scolaire de rencontrer les enseignants et les parents concernés afin de voir ce qu’il est possible de mettre en place pour la prochaine année scolaire en mettant les différentes ressources à contribution.

La directrice générale de la CS Riveraine s’est donc engagée à rencontrer les parents des futurs élèves et les enseignants. «Je leur présenterai ce à quoi pourrait ressembler la prochaine organisation scolaire et on étudiera ensemble quels en seraient les impacts. Mais pour dessiner ensemble l’organisation scolaire avec les enseignants et les parents, on doit travailler en ayant tous la même information, laisse tomber France Lefebvre. Cette fois-ci, on peut anticiper et voir avec les parents. On peut alors déterminer l’organisation scolaire et c’est quand même rare qu’on peut faire cela alors on veut y mettre un soin particulier. Ensemble, on doit mettre nos forces en complémentarité.»

Elle n’exclut pas non plus de revoir le découpage actuel du territoire et soutient qu’un continuum préscolaire, primaire et secondaire pourrait aussi être analysé.

Réactions mitigées

La majorité des parents présents à la rencontre ont manifesté leur mécontentement face à la décision de la commission scolaire. Parmi eux, Marie-Christine St-Hilaire, membre du Comité paritaire pour le regroupement de l’école La Nacelle–La Source, qualifie d’«inacceptable» la position prise par les élus.

«Je ne comprends pas le statu quo. Notre comité avait soumis une recommandation stipulant exactement la décision que vous prenez. Pourquoi avez-vous fait des audiences publiques si vous arrivez au même résultat que nous?, se questionne-t-elle. Si vous nous aviez secondé au moment où on vous l’avait proposé, on serait déjà en travail.»

Plusieurs ont déploré «s’être déplacé pour rien», jugeant qu’on repart à zéro puisqu’aucune décision tranchante n’a été prise par la CS Riveraine. Certains ont aussi accusé les commissaires de «gagner du temps» avec les délais imposés, question de, disent-ils, retarder le moment de rendre un verdict final.

Pour sa part, le maire de Sainte-Cécile-de-Lévrard trouve dommage qu’aucune solution concrète n’ait été mise de l’avant. Selon lui, sa municipalité et celle de Saint-Pierre-les-Becquets ne sont pas les seules à vivre une telle problématique avec leurs écoles.

De son côté, la Commission scolaire ne considère pas revenir au point de départ. D’ailleurs, en réponse au public, France Lefebvre s’est montrée claire: «Il faut que les villages se parlent pour revitaliser nos petits milieux. Les audiences publiques nous ont apporté des angles nouveaux, alors je ne crois pas que ç’a été fait pour rien. Chose certaine, si on reste tel quel, sans rien changer, on s’en va vraiment vers des pertes de clientèles dans nos écoles de village et on va continuer de gérer de la décroissance», mentionne celle qui a déjà des rencontres avec le monde municipal à l’agenda, après la relâche.

L’expérience de Manseau

Présente à la séance extraordinaire, Julie Pressé s’est réjouie du résultat de la rencontre. Celle qui est porte-parole du comité de parents en faveur d’une école alternative à Manseau a rappelé que ce comité se bat depuis deux ans pour rouvrir l’école de la municipalité.

«Je suis contente parce que pour une fois, le milieu va être consulté. On va faire les choses ensemble. Le secteur est de la MRC est en train de se dévitaliser; il est temps qu’on se donne la main et qu’on trouve des solutions tout le monde ensemble», a-t-elle exprimé.

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