Des secteurs de la MRC de Bécancour considérés comme «déserts alimentaires»
STATISTIQUES. Un reportage de l’émission L’épicerie diffusé il y a quelques mois a soulevé bien des questions dans la région puisqu’on y révélait que dans la MRC de Bécancour, certains villages étaient considérés comme de véritables déserts alimentaires.
Définissons d’entrée de jeu ce qu’est un désert alimentaire.
Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), «le désert alimentaire est un secteur offrant un faible accès à des commerces d’alimentation, c’est-à-dire un secteur situé à plus de 1 km d’un tel commerce en milieu urbain et à plus de 16 km en milieu rural, et très défavorisé matériellement (faible scolarisation, revenu moyen faible et faible ratio emploi/population)».
L’INSPQ a présenté une étude où l’on a cartographié les déserts alimentaires de la province, permettant de voir dans l’espace quelles sont les zones peu desservies par des commerces alimentaires et pas du tout.
Cette étude démontre notamment que la MRC de Bécancour compte quelques zones de désert alimentaire rural, alors qu’on n’en dénombre aucun dans de la MRC de Nicolet-Yamaska.
Par exemple, on y indique que 6737 personnes, soit 33,6% de la population de la MRC de Bécancour, ont un faible accès à des commerces d’alimentation offrant une saine variété d’aliments.
On apprend également que 1150 individus de la MRC de Bécancour résident dans un désert alimentaire «rural», ce qui représente 5,7% de la population globale. Enfin, les statistiques révèlent que 2,8% des gens vivent dans un désert «urbain», c’est-à-dire 565 personnes.
Des effets négatifs
Dans les campagnes comme dans les villes, de plus en plus de petites épiceries ferment leurs portes, ce qui peut expliquer l’effervescence des déserts alimentaires en 2015.
L’Institut estime que ces zones ne sont pas attirantes pour les entreprises privées, étant donné qu’elles ne sont pas assez rentables pour y ouvrir une épicerie. On s’inquiète aussi de voir quel est l’impact sur la santé de la population et sur les habitudes alimentaires.
De plus, l’Organisation mondiale de la Santé insiste beaucoup pour que l’accès de proximité à une alimentation saine soit au rendez-vous dans les communautés comme un facteur de protection, entre autres contre l’obésité et toutes les maladies chroniques qui en découlent.
Le reportage de L’épicerie précise que près d’un demi-million de Québécois n’ont pas d’épicerie à moins de 15 minutes de leur domicile, ce qui a pour conséquence des problèmes de santé publique.
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