Des Nicolétains échangent de maison pour un an avec des Français!

S’il y a une chose qui unit la famille Brochu-Bergeron de Nicolet, c’est bel et bien le goût de l’aventure et leur ouverture sur le monde. La preuve, pour la prochaine année, Bernard Brochu et son épouse Isabelle Bergeron, et leurs trois enfants Clovis, Jeanne et Hyacinthe ont échangé leur maison avec celle d’une famille française de la ville de Sarlat la Canéda, située en France.

Tous se sont envolés le 6 août dernier pour la magnifique région française du Périgord Nord où ils vivront dans une maison de campagne construite à la fin du 17e siècle. «La maison est plus vieille que la ville de Nicolet elle-même!», lance Bernard à la rigolade.

C’est le programme «Éducation International» qui a permis aux deux familles de vivre cette expérience. Isabelle, enseignante à l’école primaire de Ste-Monique, a échangé son poste d’enseignante avec celui de Virginie Chapeyroux, membre de la famille française qui habitera dans sa maison.

Une idée qui a longtemps germé

C’est Isabelle qui a été la bougie d’allumage du projet. « Plus jeune, j’ai vécu dans une famille très ouverte sur le monde. Nous accueillions des gens de partout. J’ai été très rapidement initiée aux autres cultures. Je crois que j’ai toujours su que je voudrais faire la même chose un jour, partir à mon tour à l’étranger», raconte-t-elle.

«Dans le cadre de mon métier de professeur, je suis passionnée par l’éducation, par les forces et les faiblesses de notre système. Maintenant, j’ai le goût d’aller voir comment tout ça se passe ailleurs!», dit-elle.

Le défi de l’adaptation

De l’autre côté de l’Atlantique, tous les membres de la famille devront s’ajuster, que ce soit à l’école ou au travail. Bernard Brochu, qui est le directeur général du Centre des arts populaires de Nicolet, a pris une année sabbatique pour aller explorer un tout autre mode de vie.

Le maire de Sarlat, Jean-Jacques de Peretti, s’est montré intéressé à ce que M. Brochu puisse travailler à l’élaboration des festivités soulignant les cinquante ans de l’amitié franco-québécoise, plus spécifiquement, à produire des artistes du Québec au Centre culturel de Sarlat.

«Mais bon, pour le moment, je n’ai qu’une lettre du maire disant qu’il aimerait bien cela! Pour obtenir un visa de travail, c’était insuffisant. À mon arrivée là-bas, j’irai donc rencontrer des gens afin de voir les possibilités qui s’offrent à moi pour ensuite faire une demande de permis de travail», explique-t-il.

De son côté, selon Isabelle, dans son nouveau travail de professeur, l’enseignement dans le système français sera plutôt similaire au niveau des savoirs. «C’est plutôt au niveau de la pédagogie que ça ne sera pas pareil. J’ai hâte de voir la part du traditionnel, car ici, nous travaillons beaucoup en équipe. Là-bas, la relation maître-élève est très différente», estime-t-elle

Les enfants embarquent aussi dans l’aventure

De leur côté, lorsque l’on demande aux enfants si l’aventure les inquiète, leur réponse est quasi unanime: ils ne raffolent pas de l’idée de laisser leurs amis derrière eux, mais ils ont hâte de partir à la découverte de nouveaux horizons.

« Oui, c’est une séparation, de nos amis, de notre famille, mais ce sera aussi la chance de rencontrer des gens nouveaux, de vivre dans une culture totalement différente de la nôtre et découvrir le monde», note Hyacinthe, 14 ans, qui fréquente l’école secondaire Jean-Nicolet, mais qui, en septembre, entrera au Lycée à Sarlat.

De son côté, à 12 ans, Clovis projette l’image d’un jeune garçon passionné par les voyages. Finissant à l’école primaire Curé-Brassard, il a déjà voyagé en Finlande sans ses parents. «Lorsque mes parents m’ont annoncé la nouvelle, j’étais très enthousiaste! Maintenant, plus le moment du départ approche, plus je commence à ressentir du stress. Mais en même temps, j’ai tellement hâte d’aller visiter les nombreux châteaux!», s’emballe-t-il.

Pour sa part, Jeanne, 10 ans, qui fréquente l’école primaire Curé-Brassard, affirme également que ses amis lui manqueront, mais en contrepartie, elle dit rêver de poser les pieds dans la ville de Lyon. « J’ai lu un livre qui s’intitule "Claudine de Lyon" et j’ai très hâte d’aller visiter sa maison où elle tissait la soie!», dit-elle. «Nous pourrons y entrer, car aujourd’hui c’est devenu un musée du textile», ajoute Mme Isabelle. «Et j’aime l’idée de découvrir le monde. Je suis déjà allée à Cuba et j’avais adoré ça», conclut-elle.

Gageons qu’avec les projets de tous les membres de cette famille rassemblés, l’année à venir sera remplie de découvertes et d’aventures dont ils se souviendront longtemps!