Des lacunes dans nos CHSLD ?

L’Association québécoise des retraités des secteurs publics et parapublics (AQRP) a publié une liste de 85 centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) présentant des lacunes. Sur le territoire du Centre de Santé et des Services sociaux de Bécancour-Nicolet-Yamaska (CSSSBNY), le Centre d’hébergement Lucien-Shooner, à Pierreville, et le Centre d’hébergement Romain-Becquet, à St-Pierre-les-Becquets, figurent cette liste.

Sa publication se voulait un moyen de pression sur la ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien, afin qu’elle rende publics les plans régionaux de redressement et l’état de situation complet des CHSLD au Québec.

 

Pour établir cette liste, l’organisme a pris en considération le dernier rapport des visites d’appréciation qui se sont déroulées les 24 et 25 novembre 2010 dans les établissements du CSSSBNY. «Lorsqu’il y a des visites, nous devons produire un plan d’amélioration et veiller à réaliser chacun des points, explique la directrice générale du CSSSBNY, Danielle Gamelin. Il y a 50 à 60 % des points à améliorer qui ont déjà été actualisés».

 

Dans le cas du Centre Romain-Becquet, la plupart des recommandations formulées par les inspecteurs ont été réglées par le projet de rénovations majeures qui a été complété quelques semaines après leur visite. La mise aux normes des installations a été réalisée, en 2010, au coût de 1,8 million $.

 

Des efforts devront encore être consentis pour équiper les résidents d’équipements visant à accroître leur autonomie, dont des leviers sur rail. «Un projet est en cours d’analyse à ce sujet, signale Mme Gamelin. Nous sommes optimistes qu’il se réalisera sous peu».

 

C’est plus grave dans le cas du Centre Lucien-Shooner, qui présente d’importantes lacunes architecturales. L’étroitesse des lieux limite considérablement les déplacements des résidents et les interventions du personnel soignant.

 

À titre d’exemples, il est impossible pour les résidents en fauteuil roulant de pénétrer dans la salle de toilette de sa chambre; les résidants des 2e et 4e étages doivent emprunter l’ascenseur pour se rendre à l’unique salle d’eau située au 3e étage; les corridors sont encombrés par le matériel servant au personnel; et les aires extérieures situées à l’arrière de la bâtisse ne sont pas accessibles.

 

Les travaux, annoncés il y a déjà quelques années, n’ont toujours pas débuté. Le CSSSBNY est toutefois confiant que le réaménagement du Centre Lucien-Shooner commencera sous peu. En fait, selon la directrice générale, les travaux devraient commencer après la mise aux normes du Centre d’hébergement de Fortierville, au coût de 2 millions $, qui est en cours.

 

«Ce pourrait être aussi tôt que cet été. Les plans et devis sont terminés, indique la directrice générale. Le réaménagement du Centre Lucien-Shooner est un projet très complexe. Ç’a été retardé parce que les normes du bâtiment ont changé. Il nous a fallu refaire le processus et attendre l’approbation».

 

Quelques modifications mineures pour le confort des résidents ont tout de même été apportées depuis la dernière visite d’appréciation, dont l’ajout de tables ajustables dans la salle à manger.

 

Si la majorité des résidents ne disposaient pas de lits électriques, il y a deux ans, le CSSSBNY en a acheté quelques-uns depuis. «La Fondation versera 60 000 $ pour l’achat de lits électriques grâce au spectacle-bénéfice de Martine St-Clair. Il y en a quelques-uns qui iront à Lucien-Shooner», assure Mme Gamelin.

Une préoccupation constante

«La qualité et la sécurité des services offerts, particulièrement aux patients en soins de longue durée, est une préoccupation constante, assure Danielle Gamelin. Nous avons un comité permanent qui veille à l’amélioration continue des services».

La directrice générale du CSSSBNY se réjouit d’ailleurs de la cote obtenue lors de la certification par Agrément Canada. «Nous avons obtenu un taux de satisfaction de 90% dans le cadre d’un sondage mené auprès de la clientèle, indique-t-elle. C’est d’autant plus agréable quand ça vient des résidents eux-mêmes».

 

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