Des échanges houleux au cœur du débat à Sorel-Tracy
POLITIQUE. Échanges houleux et respect mutuel ont marqué le débat électoral de la circonscription Bécancour-Nicolet-Saurel. Les candidats Louis Plamondon (Bloc québécois), Claude Carpentier (Parti libéral du Canada), Nicolas Tabah (Nouveau Parti démocratique), Corina Bastiani (Parti vert du Canada) et Yves Laberge (Parti conservateur) ont débattu de façon enflammée pour défendre leur point lors de l’événement organisé par la Chambre de commerce de Sorel-Tracy le 6 octobre.
La formule composée des différentes thématiques telles que le rôle d’un député fédéral, l’agriculture, le développement durable, les immigrants, le développement social et communautaire, ainsi que l’économie a permis aux spectateurs d’assister à un débat dynamique.
Par exemple, Corina Bastiani y est allée de grandes envolées surtout en développement durable, Louis Plamondon a démontré sa connaissance approfondie de la plupart des enjeux et Nicolas Tabah s’est démarqué dans certains sujets comme l’économie. De leur côté, Claude Carpentier et Yves Laberge se sont montrés plus discrets.
Définitivement, les candidats ont tous montré un grand respect pour chacun de leur adversaire en reconnaissant leur travail et même en se ralliant sur certains points. Le débat a commencé avec une ambiance bon enfant, mais s’est toutefois transformé en échanges houleux au fur et à mesure du déroulement de la soirée.
Analyse candidat par candidat
Discret durant les échanges, le candidat conservateur, Yves Laberge, a été confronté sur les décisions du gouvernement sortant. Ne se fiant pas à ligne du Parti, il a défendu son approche progressiste tout en usant d’humour pour répondre aux questions de ses adversaires. Il a répété à plusieurs reprises que le comté a besoin d’un député du même côté du pouvoir.
Le candidat du Nouveau Parti démocratique (NPD), Nicolas Tabah, a semblé bien à l’aise et a répondu en délaissant ses cartons de préparation plus souvent qu’autrement. Travailler et s’asseoir avec tous les intervenants ont été ses éléments de réponse sur plusieurs sujets, sans parler d’action concrète.
La ligne du Parti libéral a été à la base de chacune des interventions de Claude Carpentier. Bien préparé, il récitait les engagements du parti. Il n’a pris la parole qu’à quelques moments durant les échanges entre candidats.
En contrôle de ses moyens, le candidat du Bloc québécois, Louis Plamondon, a démontré ses connaissances des programmes fédéraux et des enjeux locaux. Il a même demandé aux autres candidats de présenter des engagements concrets.
La candidate du Parti vert du Canada, Corina Bastiani, a pris sa place durant les échanges, n’hésitant pas à défier ses adversaires sur leurs propos. Même si elle s’est invitée à la conversation il y a peu de temps, elle fait part de ses connaissances de la région de Sorel-Tracy en se référant à son expérience dans le milieu municipal.
Près de 120 personnes étaient présentes à l’auditorium du cégep.
Des sujets chauds
Le temps a semblé trop court pour les candidats lorsqu’ils ont dû débattre sur la question sur le transport de pétrole. Le ton a monté au moment d’aborder le dossier concernant le transport de pétrole par train et par bateau sur le territoire. M. Laberge s’est montré plutôt discret sur cette question. Tous les autres candidats se sont montrés en accord sur la protection du fleuve Saint-Laurent.
L’Accord transpacifique conclu près de 24 heures avant le débat a aussi enflammé les conversations. Alors que M. Plamondon parle de resserrer les normes au niveau des douanes, M. Carpentier a proposé de promouvoir les produits d’ici à l’étranger.
Même s’il affirme vouloir protéger la gestion de l’offre qui touche directement les producteurs de lait de la région, M. Tabah a affirmé vouloir analyser l’entente avant de poser une action. M. Laberge croit au contraire que les producteurs en ressortiront gagnants. De son côté, Corina Bastiani a préféré aborder la question de la relève dans le monde agricole.
Les logements sociaux, la pauvreté et l’immigration ont été des sujets chauds de la soirée.
Ce qu’ils ont dit
«On a été, il n’y a pas si longtemps, la ville (Sorel-Tracy) la plus polluée au Québec. Il ne faudrait pas le redevenir.» – Corina Bastiani
«M. Plamondon, est-ce que vous saviez qu’il fallait formuler une plainte contre le transport de pétrole? Parce qu’on va la déposer demain matin et on va tous la cosigner.» – Corina Bastiani
«Dans le orange, il y a aussi des verts.» – Nicolas Tabah
«Notre programme va permettre aux moins bien nantis d’accéder à la classe moyenne.» – Claude Carpentier
«Louis Plamondon a été le député le plus présent qu’on puisse imaginer. Je crois que les candidats présents ne pourront pas égaliser le degré de présence du député sortant.» – Yves Laberge
«Tous les fédéralistes sont pas mal pareils. Vous êtes mieux de voter pour le Bloc québécois!» – Louis Plamondon
«Les lois environnementales ont été saccagées dans le dossier du transport de pétrole.» – Nicolas Tabah
«J’aurais préféré moins de désinvolture de la part du maire de Montréal face au problème des eaux usées. Le déversement va durer des jours. C’est extrêmement grave. […] Je suis pour le principe du pollueur payeur.» – Yves Laberge
«Le lac Saint-Pierre n’est pas la toilette de Montréal.» – Nicolas Tabah
«Puisque le pétrole est nécessaire, comment comptez-vous le transporter?» – Claude Carpentier
«Si on vous écoute M. Carpentier et si le plan libéral fonctionne, on n’a plus de classe moyenne mais une classe très riche demain matin. Tous les gens handicapés et tous les gens qui ne sont pas aptes au travail devront aller travailler?» – Nicolas Tabah
«Je commence à penser que les libéraux sont pas mal conservateurs et les conservateurs sont peut-être plus progressistes qu’on pense.» – Corina Bastiani
Le débat sera disponible sur Youtube.