De la maternelle à la 6e année à l’école Jean-XXIII ?

SAINT-WENCESLAS. Bien que les écoles Jean-XXIII (Saint-Wenceslas) et Le Rucher (Saint-Sylvère) soient une seule entité légale, répartie dans deux bâtiments, elles pourraient bien voir un changement se présenter quant à la clientèle respective qu’elles accueillent.

En effet, la Commission scolaire de la Riveraine évoque la possibilité que l’école de Saint-Wenceslas reçoive tous les enfants du niveau primaire, en classe régulière, de la maternelle à la 6e année. Ainsi, de son côté, l’école de Saint-Sylvère n’accueillerait plus seulement que des élèves en classe d’adaptation scolaire, créneau déjà soutenu par l’établissement.

Rappelons qu’à l’heure actuelle, l’école Jean-XXIII dispense ses services aux élèves du 2e et 3e cycle, et a une concentration en musique, alors que l’école Le Rucher reçoit les enfants du préscolaire ainsi que ceux du 1er cycle et de la 1re année du 2e cycle. Cette école est également reconnue pour ses classes d’adaptation scolaire pour les élèves multihandicapés, autistes, ou atteints de troubles de la communication.

Cette vocation spéciale fait en sorte que l’école primaire de Saint-Sylvère reçoit des enfants d’un peu partout sur le territoire, compte tenu des services offerts. Si bien que dès la rentrée 2015, on prévoit l’ajout de deux nouvelles classes d’adaptation scolaire à l’école Le Rucher.

C’est cette situation qui a amené la Commission scolaire de la Riveraine à réfléchir à une possible réorganisation. «C’est une question de réorganisation de la même clientèle. L’école Jean-XXIII accueillerait les élèves de la maternelle à la 6e année. Il n’y aurait donc plus de changement d’école pour les enfants. Il y aurait une véritable continuité pédagogique pour les élèves du régulier», note France Lefebvre, directrice générale de la Riveraine.

Dossier mitigé

Selon elle, un regroupement des classes d’adaptation scolaire permettrait une présence plus grande de la direction et l’idée que l’équipe professionnelle et technique soit concentrée en un seul lieu est vue comme un avantage.

Mme Lefebvre estime également que l’organisation scolaire s’en trouverait favorisée et que l’encadrement serait facilité dans les deux écoles.

La directrice générale soutient que la décision, si elle est adoptée, serait plutôt logique. «Le besoin d’espace est plus grand à Le Rucher pour les élèves ayant des manifestations comportementales et des besoins particuliers et les infrastructures de l’école sont déjà toutes adaptées pour eux: locaux d’intervention, locaux d’apaisement, cuisine, salle de lumière, salle de psychomotricité, etc.»

Par contre, les parents et les élus des deux municipalités concernées ont été rencontrés et tous ne sont pas du même avis. «C’est un débat qui suscite beaucoup de questions. Il y a une interaction très positive entre les enfants en adaptation scolaire et ceux des classes régulières. Ce que je comprends de cette proposition, c’est qu’on isole la différence et c’est ce qui vient me toucher. Mon enfant a la chance quotidiennement de rendre visite aux classes régulières de maternelle et les élèves de ces classes lui font des dessins, lui parlent, lui donnent des câlins, etc. Ces enfants lui apportent beaucoup et je crois que mon enfant aussi à sa façon leur amène un petit quelque chose d’unique. À mon avis, de permettre à nos enfants un peu «différents» d’interagir avec les autres élèves, c’est un plus et c’est une façon de côtoyer la différence», a clamé la maman d’un enfant «différent», qui ne souhaite pas être identifiée.

Par contre, d’autres parents admettent qu’à l’occasion, leurs enfants ont à confronter les problèmes comportementaux de certains enfants qui ont des besoins spécifiques.

Parmi les autres arguments évoqués lors de la rencontre d’information de mercredi soir, notons la question d’attractivité. La municipalité de Saint-Sylvère s’inquiète que des gens ne s’y établissent pas, sachant que leurs enfants ne fréquenterait pas l’école du village.

Enfin, France Lefebvre a assuré que la décision et les évaluations se font dans un angle de service à l’élève. «Pour nous, il est important de se placer au-dessus des deux écoles, pour viser un mode organisationnel qui permette le meilleur service possible aux enfants», croit-elle.

Sondage et décision

Actuellement, les parents touchés doivent remplir un sondage pour faire part de leur position. La décision finale de la Commission scolaire de la Riveraine devrait être prise dans les prochaines semaines. Si la décision va vers le changement, ce serait effectif dès la rentrée 2015.

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