D’autres options pour la centrale thermique

ÉNERGIE. Le Bureau d’audience publique en environnement (BAPE) ne recommande pas d’aller de l’avant avec le projet de stockage de gaz naturel liquéfié et de regazéification pour faire fonctionner la centrale thermique de Bécancour lors des périodes de pointe hivernale.

Dans son rapport d’enquête rendu public par le ministre de l’Environnement, David Heurtel, le BAPE fait valoir que plusieurs autres options sont disponibles à Hydro-Québec et devraient être examinés avant d’avoir recours à la centrale.

La commission juge en effet que plusieurs avenues sont plus avantageuses sur le plan du développement durable que des acquisitions de puissance d’origine thermique pour combler ses besoins supplémentaires en pointes hivernales.

D’autant plus que l’annulation du contrat de l’autorisation du contrat intervenu entre Hydro-Québec et TCE par la Régie d’énergie, en raison d’un vice de procédure, pour combler le besoin de 500 MW en puissance impose des délais supplémentaires à l’échéancier mis de l’avant pour le projet de GMSE.

Parmi les possibilités, la commission note la possibilité de récupérer une partie de la puissance disponible dans l’important bassin de la consommation actuelle en pointe hivernale identifiée par ses services à des coûts inférieurs. Il serait aussi possible de réduire de façon importante la demande de puissance en période de pointes hivernales en exploitant le potentiel des compteurs « intelligents ».

À cela s’ajoute l’entente d’échange de 500 MW de puissance à coût nul intervenue en 2014 entre l’Ontario et le Québec, qui donne une marge de manœuvre à Hydro-Québec.

Continuer d’alimenter par gazoduc

Même sur le plan économique, le BAPE n’est pas convaincu que la construction d’un site de stockage et de regazéification de gaz naturel liquéfié à proximité de la centrale, au coût de 40 à 45 millions $, est la plus avantageuse.

La commission d’enquête du BAPE donne d’ailleurs la priorité au «statu quo», soit de continuer d’alimenter la centrale par le gazoduc de Gaz Métro, auquel elle est déjà reliée. Ce scénario pourrait être réalisé à un coût similaire à celui du projet de GMSE, soit autour de 30 M$ par année

Elle note également que l’approvisionnement par gazoduc ne nécessite aucune nouvelle infrastructure et annule tous les impacts potentiels associés au projet de stockage et de vaporisation de gaz naturel liquéfié.

«De plus, cette option pourrait être réalisée dans des délais similaires. Elle impliquerait un engagement contractuel d’une durée équivalente, mais elle offrirait plus de flexibilité, note le rapport. Si la puissance de la centrale n’était plus requise, la réservation de transport du gaz pourrait être revendue, comme ç’a été le cas avec l’arrêt de la centrale en mode de base, en 2009.»

Dans le scénario du projet de stockage et de regazéification, le BAPE note également que le contrat de 389 millions $ sur 20 ans continuerait de s’appliquer jusqu’en 2036, et ce, même si Hydro-Québec devait constater qu’elle n’a plus besoin de cette puissance.