«C’est une route de campagne que l’on appelle 55»
TRANSPORT. Les Chambres de commerce et d’industrie du Cœur-du Québec (CCICQ) et de Trois-Rivières (CCITR) ont décidé de s’unir afin de demander le doublement de l’autoroute 55 pour des raisons de sécurité et de développement économique.
«Ce que nous avons actuellement, c’est une route de campagne que l’on appelle 55, a déclaré le président de la CCICQ, Jean-Guy Doucet. La définition d’une autoroute, c’est qu’elle comporte deux chaussées séparées par un terre-plein ou une double glissière de sécurité. Ce n’est pas du tout ce que nous avons».
Jean-Guy Doucet déplore les risques d’accident qu’entraîne la présence des nombreux camions lourds sur un axe où circuleraient environ 30 000 véhicules quotidiennement. «Il y a eu neuf accidents mortels de 2006 à 2009 et de 2010 à 2014, on compte plusieurs accidents graves et 5 ou 6 morts», indique le président de la CCICQ.
Des propos qui sont appuyés par le maire de Bécancour, qui fait valoir que trois rues croisent l’autoroute dans un axe de quatre à cinq kilomètres. «La seule place entre Shawinigan et Miami où l’autoroute n’est pas à quatre voies, c’est ici, a fait remarquer Jean-Guy Dubois. On a réussi à en faire un bout, mais c’est évident que ça ne répond plus aux besoins de 2015».
Enfin un investissement
Les intervenants ont aussi fait valoir l’urgence d’investir sur la Rive-Sud, où il y a longtemps qu’aucune grande annonce d’investissement n’a été faite.
«Ce serait peut-être une place où l’on pourrait faire quelque chose rapidement, parce qu’ils ont les plans», explique le président de la CCICQ qui souhaite que les entrepreneurs de la région puissent y trouver leur compte dans ce grand chantier.
«On ne leur demande pas de tout défaire, continue-t-il. On leur demande d’élargir les accotements et possiblement mettre un muret de ciment comme on a fait sur le pont pour éviter les faces à faces».
Le président de la CCITR, Marco Bélanger, a pour sa part souligné l’importance économique de cet axe routier qui relie la région jusqu’aux lignes américaines à partir de Shawinigan. «Elle est nécessaire à l’expansion de la Mauricie et du Centre-du-Québec, soulève-t-il. L’A-55 est inévitablement la colonne vertébrale qui soutient notre vitalité économique».
«Avec les deux ports, les aéroports, et des accès routiers efficaces et sécuritaires, la Mauricie et le Centre-du-Québec pourront accroître l’inter-modalité du transport de marchandises pour s’inscrire en tant que pôle logistique avec le déploiement de la stratégie maritime du gouvernement du Québec», a lancé le président de la CCITR.
Pour le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, les réseaux de transport sont nécessaires pour développer l’économie. «Le fleuve est un atout incroyable, nous avons un réseau ferroviaire important et l’autre aspect ce sont les autoroutes», note-t-il.
«Nous sommes choyés avec l’-A 40 d’un côté et l’A-20 de l’autre, mais il nous manque le bouclage avec l’A-55. Les viaducs sont faits en conséquence, alors on voit déjà qu’il y avait une volonté à l’époque, indique le maire Lévesque. C’est important pour la fluidité du transport lourd avec les annonces qu’on espère avoir du côté de Bécancour».