C’est l’impasse dans les négociations chez Maintenance Blanchette
ÉCONOMIE. Les travailleurs de Maintenance Blanchette ont rejeté hier et ce matin dans une proportion de 59,5 % les offres «globales et finales» de leur employeur qui a été trouvé coupable de «négociation de mauvaise foi» dans le cadre des pourparlers pour une première convention collective.
«L’offre était clairement inacceptable. On ne propose rien de plus que les normes du travail au chapitre des vacances et congés. Il n’y a rien non plus au sujet d’un régime d’assurance ou de retraite», explique le représentant syndical Claude Lévesque.
En cas de désaccord lors de la négociation d’une première convention après la syndicalisation, le ministre du Travail peut nommer un arbitre, qui ultimement peut imposer un premier contrat aux parties.
Un long feuilleton
Le rejet de l’offre par la partie syndicale est un autre rebondissement dans les relations de travail entre Maintenance Blanchette et ses employés, dont le dossier est revenu à deux reprises devant la Commission des relations du travail.
Le 5 mars dernier, l’entreprise a été reconnu coupable de négociation de mauvaise foi après avoir pris des moyens détournés pour empêcher la syndicalisation avec les Métallos.
Lors d’une rencontre avec des travailleurs, le directeur, Luc Blanchette, a expliqué ouvertement sa stratégie pour éviter la syndicalisation, soit de faire traîner les négociations en longueur.
C’est que si le délai d’un an après la syndicalisation expirait sans qu’un contrat de travail ne soit conclu, les syndiqués pouvaient soit changer d’allégeance syndicale, créer un syndicat «de boutique» de mèche avec l’employeur ou tout renoncer à la syndicalisation.
Sur un enregistrement rendu public par la Commission, on peut l’entendre dire: « On essaie d’étirer ça jusqu’à ce que ça fasse un an que c’est syndiqué. Si après un an, il n’y a pas de convention signée, il y a une période de maraudage. […] C’est un classique. On étire ça jusqu’à un an et après on espère que les gars vont signer une carte soit pour changer de syndicat ou faire un syndicat de boutique».
La décision fait valoir que «MBI n’a aucune réelle intention de négocier et de chercher à s’entendre avec le Syndicat sur un contrat collectif de travail. Au contraire, les représentants de l’employeur affirment à plusieurs reprises vouloir attendre la décision de la Cour supérieure avant d’entreprendre une véritable négociation.»
La Commission avait par ailleurs rejeté une plainte croisée de l’employeur adressée à son syndicat. «Il n’y aucune preuve mettant en doute la bonne foi du Syndicat. Ce n’est pas parce qu’il quitte une rencontre de conciliation, après avoir reçu une réponse qu’il estime inacceptable, insultante et sans substance, que cela dénote de la mauvaise foi», peut-on lire dans le document.
Il s’agissait de la deuxième fois que le Syndicat s’adressait à la Commission. Après avoir été accrédité en septembre 2013, ils avaient obtenu une décision, en mars 2014, pour représenter tous les salariés de maintenance et d’entretien à l’exception des employés de bureau et tous ceux exclus par la loi.
C’est que le statut d’une quinzaine d’employés ne leur permettait pas de faire partie du syndicat, puisque leur retour au travail était trop incertain.
Concernant l’adhésion d’un salarié qui aurait été la cible d’intimidation, la Commission avait mis le dossier en délibéré puisqu’elle n’avait obtenu aucune information sur son identité, et ce, malgré les demandes répétées du procureur d’indiquer les circonstances de l’intimidation.