Bras de fer avec la CPTAQ
DOSSIER. Le projet de Rosaire Houle de faire revivre la piste de course de Saint-Sylvère a accroché devant la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) qui n’a toujours pas donné son accord. Pourtant, le propriétaire avait un droit acquis d’utilisation non agricole qui a été reconnu par un notaire.
Le 7 avril prochain, le promoteur ira en appel pour faire réviser son dossier dans lequel la CPTAQ a déjà rendu des orientations préliminaires qui sont défavorables.
En mars 2014, les commissaires ont jugé que la demande pourrait générer des contraintes néfastes à l’agriculture, et que le bruit serait susceptible de générer des problèmes à une ferme d’élevage de veaux située à environ 150 mètres.
Les commissaires de la CPTAQ croient également que le projet, dans un «aussi beau milieu agricole», viendrait compromettre l’homogénéité de la communauté et de l’exploitation agricole.
Des éléments que réfutent le promoteur, qui appuie ses dires par une expertise agronomique, dont Le Courrier Sud a obtenu copie. Celle-ci conclut que la décision «ignore la réalité locale et de la vocation du site». L’agronome Lauréan Tardif juge en effet que «dans son état actuel, l’emplacement n’est aucunement propice à la culture».
La présence d’un impressionnant volume de gravier, de sable et de pierres concassées, pour le chemin d’accès de 30 pieds de largeur, la piste surélevée, et les nombreux stationnements, ainsi que la présence de bâtisse sont autant d’éléments non productifs à l’agriculture.
De plus, l’absence d’établissement de production avicole est un gage de non-impact. Puisque si la volaille est nerveuse, les veaux ne percevraient pas nécessairement le bruit des courses en raison du système de ventilation. Un boisé et une haie brise-vent sont aussi en place pour couper le son.
Le promoteur fait également valoir que le niveau de bruit maximal ne devrait pas dépasser les 70 décibels comme il est permis dans les territoires industriels et agricoles, et comme le stipule l’entente avec la municipalité.
Il fait également valoir que lors de la tenue des festivals, la musique, à raison de 35 à 40 orchestres, lors de 14 soirs consécutifs, avaient enregistré des niveaux 95 de décibels et qu’il n’y avait pas eu de plaintes. «On pouvait l’entendre au village», se souvient-il.