Bécancour fait le point sur sa politique de gestion de la dette

POLITIQUE. Le maire de Bécancour, Jean-Guy Dubois, a profité de la dernière séance publique du conseil municipal pour faire le point sur la dette de la municipalité, lui qui croit que sa Ville a «un désert de six ans à traverser».

Mentionnons qu’à l’heure actuelle, la dette sur le revenu de la Ville de Bécancour est évaluée à 168%, soit une dette de 47M$ (et des revenus de 28M$). Ainsi, il est recommandé d’avoir une gestion plus rigoureuse, sérieuse et disciplinée, de mettre l’accent sur le changement dans les façons de faire pour une meilleure utilisation des ressources, en plus de respecter les prévisions budgétaires tant au niveau de la nature de la dépense que des normes allouées.

«Je dirais qu’on a un désert de six ans à traverser où on sait que nos revenus n’augmenteront pas. IFFCO n’est pas encore bâtie, on parle de 2015 pour la construction, et ensuite, ils auront un congé de taxes les quatre premières années. Je sais qu’on ne gagnera pas un concours de popularité, mais c’est la réalité», a lancé le maire à la dizaine de citoyens présents.

Rappelant que «gérer, c’est prévoir», il assure toutefois vouloir poursuivre le développement de sa ville. «On a pour 15M$ de projets résidentiels, commercial et industriel. Mais le problème, c’est que nous sommes plafonnés à 5M$ par année.»

M. Dubois a aussi profité de l’occasion pour affirmer qu’un temps d’arrêt s’est imposé, après 6 mois de mandat, concernant les finances de sa municipalité. «Après plusieurs rencontres et analyses, nous avons notamment convenu qu’il nous fallait contrôler nos dépenses de fonctionnement. Depuis l’adoption des prévisions budgétaires 2014, nous avons une nouvelle approche, c’est-à-dire de vivre selon nos moyens plutôt que selon nos besoins. Dû à une gestion plus relâchée au cours des dernières années, nous vivons actuellement la première année de coupures budgétaires depuis 7 ans.»

Dans ce contexte, le maire de Bécancour est clair sur un point: pas d’augmentation de taxes pour les citoyens. «On va vraiment essayer d’éviter ça. On sait tous pertinemment que d’autres vont s’en occuper!»

Comme solutions, il propose plutôt d’y aller avec rigueur, quitte à ce qu’il y ait moins de travaux sur les routes, par exemple. Jean-Guy Dubois envisage également de couper un peu dans le support aux organismes.

Des revenus industriels importants

«Généralement, 75% des revenus des municipalités proviennent du secteur résidentiel et 16% des recettes proviennent des industries. Or, à Bécancour, la situation est vraiment différente. Chez nous, les revenus en provenance du résidentiel et des industries sont similaires, soit environ 43%», note Jean-Guy Dubois.

«Donc, si une shop ferme chez nous, on est plus vulnérable qu’ailleurs. Et si l’évaluation des maisons augmente suivant l’inflation, celle des entreprises tend à baisser.»

Des cibles à respecter

Afin d’améliorer sa situation, la Ville de Bécancour croit devoir se fixer des objectifs représentés par des ratios financiers populaires. «Nous devons fixer le niveau acceptable de la dette suivant la richesse foncière, sa capacité à se développer, l’effort fiscal exigé ou tout autre élément particulier à son profil financier», fait valoir le maire.

Ainsi, pour la cible 2017, on n’observe aucun changement dans le ratio, vis-à-vis celui de 2014. Or, pour 2020, l’équipe de M. Dubois entend faire passer le ratio de la dette sur les revenus de 168% à 150%, puis à 140% en 2025.

Pour ce qui est du ratio de la dette sur la richesse foncière uniformisée (RFU), le conseil municipal désire qu’il diminue, passant donc de 3,25% à 3% en 2020 et 2,75% en 2025.

Notons que la version finale de la politique de gestion de la dette de la Ville de Bécancour pourrait être adoptée par le conseil municipal au cours des prochaines semaines. Par ailleurs, ce document se veut un outil capable de s’ajuster suivant la croissance constatée ou des risques de décroissance reliée au secteur industriel.