Beaucoup de travail et d’investissements dans l’ombre

ÉCONOMIE. Mercredi matin, une centaine de gens d’affaire s’étaient réunis à l’Auberge Godefroy pour entendre Jean-Guy Dubois, maire de Bécancour, dans le cadre du «Rendez-vous économique» organisé par la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ).

Il a notamment été question de l’association des forces de Bécancour et Trois-Rivières, annoncée en janvier, concernant le développement économique. En effet, les deux maires avaient alors annoncé un partenariat pour encourager le développement industriel et commercial. L’entente de deux ans et de 135 000$ doit permettre à Bécancour de bénéficier de l’organisme Innovation et Développement économique Trois-Rivières (IDÉTR), qui travaille à vendre les attraits de la ville de façon active et agressive.

Jean-Guy Dubois a mentionné les cinq orientations sur lesquelles Bécancour et IDÉTR ont planché pendant les derniers mois: aide à l’entrepreneuriat et PME, développement résidentiel et commercial personnalisé, prospection et démarchage, accueil des entreprises et maillage, ainsi que développement d’un parc technologique en lien avec l’environnement et la chimie verte.

Le maire de Bécancour reconnaît que cette initiative de la Ville n’a pas été saluée par tous, mais il estime qu’«à date, selon moi, c’est une des plus belles choses qu’on a faites.»

Il a d’ailleurs invité Mario De Tilly, directeur général d’IDÉ Trois-Rivières, à dresser le bilan des réalisations, depuis le dévoilement de l’entente. Ce dernier a ainsi fait savoir que les investissements pour 2016, à Bécancour, sont évalués à 81,4M$. «Ce sont des investissements chez des entreprises déjà existantes, qui investissent sans tambour ni trompette et sans faire de grandes annonces», a-t-il expliqué.

Puis, concernant le nombre d’emplois créés par ces investissements, M. De Tilly le chiffre à 86. «C’est la dure et triste réalité d’aujourd’hui: il faut 1 million $ d’investissement pour créer un emploi.»

Par ailleurs, le directeur général a indiqué que, toujours pour 2016, 10 dossiers d’implantation ont été déposés, uniquement à Bécancour, de même que 5 dossiers de prospection conjointe à Trois-Rivières et Bécancour. «Les investissements potentiels totaux pour l’ensemble de ces projets sont de plus d’un milliard de dollars et pourraient créer jusqu’à 1 195 emplois, laisse-t-il entendre. Évidemment, tout cela ne se réalisera pas dans la prochaine année, mais ça donne une idée du potentiel.»

«Nous avons extrêmement confiance en la région de Bécancour. Nous sommes très contents d’avoir eu ce mandat», a conclu Mario De Tilly.

Une compétition de niveau international

M. De Tilly a expliqué à l’assemblée de quelle façon IDÉTR doit s’y prendre pour attirer de nouvelles entreprises. «Dans le monde, aujourd’hui, il y a 26 000 agences comme nous qui veulent attirer les entreprises. Il faut être bien entendu «hors radar» et il ne faut pas trop parler de nos stratégies à nos compétiteurs, qui sont de niveau international. Disons qu’on est passé des ligues mineures aux ligues très très très majeures.»

Il a également indiqué que les grandes entreprises font affaire avec des side selectors, qui ont le mandat de leur trouver le meilleur endroit dans le monde pour s’établir. «C’est auprès d’eux qu’il faut bien se positionner, soutient le directeur général. Il faut bien définir nos attraits, nos différences, ce que notre milieu a de mieux à offrir, etc.» En 9 mois, IDÉTR a déposé 16 propositions aux side selectors, pour proposer le territoire de Bécancour.

Quant au ratio de réussite, Mario De Tilly a fait valoir qu’au début de carrière, sur 10 projets présentés, il en récoltait un. «Aujourd’hui, en moyenne, c’est rendu un projet qui atterri sur 30 reçus ou déposés.»