Avenir du réseau muséal québécois: Médiat-Muse réagit au rapport du Groupe de travail

Le Groupe de travail sur l’avenir du réseau muséal québécois dévoilait le 5 novembre dernier son rapport «Entre mémoire et devenir». Rappelons que ce rapport est émis à l’issue d’un processus de recherche et de consultation, amorcé en mai 2013, qui a permis au Groupe de travail de se pencher sur la politique muséale, la structure du réseau et son financement. De cette réflexion émanent 61 recommandations qui visent à remodeler et améliorer le fonctionnement du réseau muséal québécois.

Médiat-Muse, le regroupement des musées, centres d’exposition, centres d’interprétation et galeries d’art de la Mauricie et du Centre-du-Québec, a d’abord salué l’initiative du ministère de la Culture et des Communications dans la création de ce groupe indépendant de travail et pour sa volonté de repenser les bases du réseau muséal.

«Nous nous sommes réjouis du portrait fidèle et exhaustif de la réalité du réseau muséal présentée dans le rapport, indiquant que les membres du Groupe de travail ont bien saisi les enjeux actuels de notre milieu», souligne Andréanne Blais, coordonnatrice de Médiat-Muse.

Le regroupement se réjouit de constater que, globalement, la teneur du rapport et plusieurs des recommandations qu’il formule témoignent d’une reconnaissance du rôle et de l’impact qu’ont les établissements muséaux dans la société québécoise.

Quelques recommandations contenues dans le rapport suscitent aussi des inquiétudes auprès des membres du réseau. Par exemple, plusieurs concernent la division ou la répartition des responsabilités avec d’autres instances, qu’elles soient ministérielles, régionales ou municipales. «En théorie, nous ne pouvons que nous réjouir de cette volonté d’impliquer le plus de partenaires possibles pour développer et mettre en valeur le réseau muséal québécois. En pratique, l’application de telles mesures soulève certaines préoccupations, notamment parce qu’elle dépend de la volonté et des capacités des dites instances. Nous avons hâte de voir la concrétisation de tels souhaits», soutient Mme Blais.

La fin pour la CREM?

«Le rapport comporte une déception majeure pour notre réseau, en ce qui a trait à la question des Cellules régionales d’expertise en muséologie (CREM), indique la coordonnatrice. La CREM est une formule de partage de ressources et d’actions regroupées expérimentée sous forme de projet pilote dans trois régions du Québec, dont la Mauricie / Centre-du-Québec. L’expérience a connu un succès fulgurant et nous avions tout espoir que la CREM soit implantée de façon permanente dans les régions pilotes et, éventuellement, dans d’autres.»

«Or, le rapport balaie du revers de la main cette notion, déconseillant de poursuivre la formule, dénonce-t-elle. Le portrait qui a été fait de l’expérience des CREM dans le rapport est somme toute limité, nous laissant croire que leur nature et leur mandat a été mal compris par le Groupe de travail.»

Selon Mme Blais, l’adoption d’une telle recommandation constituerait une grande perte pour le réseau régional, surtout en considérant les investissements qui y ont été consacrés depuis plusieurs années. «Nous bénéficions d’une structure fonctionnelle, performante, éprouvée et mature, dont l’abolition provoquerait un net recul de notre réseau», croit-elle.

«Nous croyons fermement que, pour assurer le succès de ce grand chantier de réingénierie muséale, le respect des spécificités régionales et l’ancrage dans le milieu sont deux éléments essentiels, déclare Andréanne Blais. Laisser le soin aux régions d’identifier la meilleure option d’organisme-ressource selon leurs réalités propres permettra une adhésion plus importante des acteurs du milieu aux changements de paradigmes qui seront mis de l’avant.»

Le ministre de la Culture et des Communications étudie actuellement le rapport du Groupe de travail, afin d’en dégager un plan d’action dictant ses interventions futures.