ABI : «On s’attendait à mieux» – Clément Masse
Le spectre du conflit de travail à l’aluminerie ABI de Bécancour a finalement été évitée vendredi, alors que les membres ont accepté le rapport de conciliation dans une proportion de 77,5 %.
La nouvelle convention collective d’une durée de 5 ans sera donc en vigueur jusqu’en novembre 2017. Parmi les faits saillants, mentionnons une hausse salariale de 13% au cours des 5 prochaines années pour les employés, ainsi qu’une bonification du régime de santé et du régime de retraite.
En contrepartie, la partie patronale pourra procéder à une attrition de 8% des postes et ne procédant pas, par exemple, au remplacement des départs à la retraite. Si l’employeur va de l’avant avec cette réorganisation, le syndicat a obtenu qu’il doive intégrer au salaire la prime d’implication et bonifier légèrement les hausses salariales.
«Nous sommes heureux pour nos membres, mais on s’attendait à mieux, a commenté le président du syndicat, Clément Masse. Nous nous sommes rendu jusqu’au bout et nous avons atteint la limite des négociations. C’est pour ça qu’on a recommandé d’accepter le rapport de conciliation. Un conflit de travail ne nous aurait pas permis d’obtenir un meilleur contrat dans les circonstances. C’est un compromis inévitable pour qu’il y ait un règlement»
«Ç’a passé près d’un conflit, surtout au début, avoue-t-il. Chaque fois, on a réussi à se rassoir pour poursuivre les négociations. La grosse différence avec les autres négociations, c’est le temps qu’on a pris entre la fin de la convention et l’entente. Si on prend en 2004, le contrat de travail prenait fin le 30 juin et on était sorti le 9 juillet».
Les points qui achoppaient dans les négociations concernaient l’organisation du travail ainsi que le régime de retraite. «C’est un enjeu important parce que dans les prochaines années, parce que ça va partir à coup de 50 à 60 par année. Il va falloir travailler fort pour qu’il y ait de la formation et accélérer l’affichage de postes», explique-t-il.
Le syndicat s’est aussi battu pour l’indexation du régime de ceux qui sont déjà retraités, mais c’est un point sur lequel ils n’ont pas eu gain de cause. «On l’a perdu en 2009 et on a pas été capable de le ravoir. Ça veut dire que leur rente ne sera pas ajustée en fonction du coût de la vie», a-t-il dit, d’un ton déçu.
«En 2009, la compagnie a racheté l’indexation avec un montant unique de 18 millions $. Ça s’est réglé. Ça n’a pas encore été distribué, mais ça va l’être. Les retraités vont recevoir un montant d’une frappe, mentionne-t-il. C’est un plaster ».
La pression populaire n’a pas joué
Selon ce qu’a fait savoir la direction, ABI a généré des retombées économiques de l’ordre de 494 millions de dollars au Québec, en 2011, dont 237 millions $ pour la région de Bécancour.
La signature de contrat de travail pour une période de 5 ans pour les 900 employés constitue évidemment une bonne nouvelle économique pour la région qui a essuyé plusieurs mauvaises nouvelles au cours des derniers mois.
Qu’on pense à la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 et au fait que Rio Tinto Fer et Titane ne réalisera pas son fameux projet de 4 milliards $ pour l’implantation d’une usine de pigment de titane qui aurait créé 400 emplois.
«La pression populaire n’a pas joué», a fait savoir le président du syndicat.