800 millions $ sur la glace à Bécancour?
ÉCONOMIE. L’investissement majeur de Stolt LNGaz pour l’implantation d’une usine de liquéfaction dans le parc industriel et portuaire de Bécancour pourrait être retardé.
Pour le moment, l’entreprise n’a toujours pas pris de décision à savoir si elle ira ou non de l’avant avec le début du chantier majeur de l’ordre de 800 millions $ qui doit créer près de 200 emplois directs, et qui était prévu pour le printemps prochain.
Un peu comme l’a évoqué IFFCO, qui a mis en veilleuse son projet d’usine d’urée, la semaine dernière, ce sont les conditions du marché mondial qui explique cette situation. Comme les prix du baril de pétrole ont chuté, l’utilisation du gaz naturel liquéfié n’est plus aussi avantageuse.
«L’intérêt est toujours très grand, mais comme ça demande des investissements majeurs pour faire la conversion, la décision est un peu plus lente pour nos clients. Parce que ce n’est pas simplement de changer de marque. C’est tout le système qu’il faut changer», explique le porte-parole, Richard Brosseau.
L’usine étant initialement prévue pour combler les besoins du marché québécois, l’entreprise a agrandi sa zone de desserte à l’Est du Canada et aux autres provinces canadiennes, en plus d’accroître ses pourparlers avec des intérêts étrangers pour augmenter ses exportations. «Nous avons identifié trois ou quatre sujets avec lesquels nous discutons très activement, précise Richard Brosseau.
Stolt LNGaz s’attend à recevoir des réponses durant les premières semaines de 2016 avant de prendre une décision quant au report ou non du projet. Dans le pire des scénarios, les opérations de l’entreprise au Québec seront maintenues, mais ce pourrait se traduire par un ralentissement de ses activités. «Il pourrait y avoir des mises à pied ou des postes qui deviennent à temps partiels. Sauf pour le département des ventes qui continuera à chercher des clients potentiels», indique le porte-parole.
Pas une surprise à Bécancour
Alors que des médias rapportaient cette nouvelle dans la journée de lundi, le maire de Bécancour a simplement répondu : «quand on me dit que SLN songe à reporter son projet au printemps, on ne m’apprend rien de nouveau. C’était déjà prévu.»
Lors de la séance extraordinaire pour présenter le budget 2016 de la Ville, Jean-Guy Dubois a tout de même soulevé quelques inquiétudes face au marché actuel du gaz naturel. «Le problème, pour Stolt, c’est son marché. C’est difficile pour une entreprise de décoller quand son marché est incertain», a-t-il déclaré.
Avec la collaboration de Joanie Mailhot