La Ferme Alaben, championne du lait

SAINT-ELPHÈGE.  La Ferme Alaben de Saint-Elphège a remporté le titre de Championne régional de la qualité du lait d’Agropur. Seulement treize fermes recevront cet honneur cette année, sur 3000 candidats.

Cette récompense est attribuée après une évaluation de la qualité du lait sur une période de douze mois, suivie d’une inspection de l’environnement de traite. En 2021, la ferme avait également été sacrée Championne régionale de la qualité du lait. 

Parmi les 13 champions régionaux, un Grand champion, prix Qualité du lait et un Grand champion, prix Bien-être animal seront nommés en février prochain lors de l’assemblée générale annuelle d’Agropur.

Jonathan Benoit, copropriétaire de la Ferme Alaben, explique que ce sont les bactéries et les cellules somatiques présentes dans le lait qui font varier la qualité du lait produit. « Les bactéries peuvent résulter d’un contaminant ou d’un mauvais lavage, par exemple. Les cellules somatiques, quant à elles, sont comme un anticorps que la vache produit. Ce qu’on veut, c’est que le niveau soit le plus bas possible, explique M. Benoit. C’est plus facile pour les usines de transformation. Si on ne respecte pas les normes, il y a des pénalités », ajoute-t-il.

Comment peut-on atteindre une telle qualité de lait? « On travaille dur!, lance Jonathan Benoit. C’est d’être rigoureux, d’avoir de bonnes techniques, d’être propres et d’être observateurs. » M. Benoit explique effectivement que plusieurs problèmes peuvent être évités par un travail d’observation en amont, notamment de la santé du pis ou l’apparence du lait au premier coup d’œil. À la Ferme Alaben, on s’assure aussi de la bonne santé des vaches par une alimentation saine et la propreté de la stalle.

Atteindre ce niveau de qualité, c’est non seulement une grande satisfaction pour la famille Benoit, mais cela lui apporte également des bonus sur le prix du lait. « Cependant, c’est plutôt la fierté et le plaisir de travailler avec des animaux sains qui me motivent, précise M. Benoit. C’est comme n’importe quel emploi, c’est plus plaisant quand les journées ne sont pas pleines de problèmes à régler! Ça donne un environnement de travail plus agréable et ça amène la satisfaction du travail bien fait. »

Un patrimoine familial

Fondée par la famille Benoit il y a quatre générations, la Ferme Alaben est aujourd’hui la propriété d’Alain Benoit, de Denise Lamy et de leur fils Jonathan Benoit. Alain Benoit avait racheté la ferme de son père Roger, en 1976, et il y a quelques années, Jonathan est devenu actionnaire de l’entreprise. C’est cependant depuis le début des années 2000 que Jonathan Benoit s’implique officiellement dans l’entreprise.

La ferme détient un troupeau de 120 vaches de race Holstein en lactation, en stabulation libre. La salle de traite semi-automatique peut traire 12 vaches à la fois, soit six vaches de chaque côté. « C’est semi-automatique, parce que c’est nous qui installons les trayeuses, mais c’est un retrait automatique. Je préfère ce système aux robots, même si la charge de travail est nettement supérieure, parce que j’ai toujours un œil sur les vaches. Je peux voir si elles sont malades, si elles ont mal à une patte ou si elles sont en chaleur », explique-t-il. La traite occupe quatre à cinq heures des journées de Jonathan Benoit. « C’est une façon de travailler qui m’a donné beaucoup de résultats ». 

Jonathan Benoit est fier d’avoir repris le flambeau de ce patrimoine familial et de le faire évoluer. « C’est gratifiant, et après avoir travaillé autant, ça ne donne pas le goût d’abandonner », dit-il. À l’époque, son père tirait une trentaine de vaches. Depuis, ils ont acquis des terres aux alentours de la ferme ainsi que du quota, en plus de travailler grandement à l’amélioration de la qualité du lait et à la santé des animaux.

« Je trouve que j’ai quand même une bonne vitesse de croisière. On prend encore lentement de l’expansion, car le quota est quand même difficile à acquérir. Il y a toutefois de l’achat de quota qui se fait chaque mois, mentionne M. Benoit. Les terres sont aussi difficiles à acheter dans le coin, alors s’il y a une opportunité, on va la saisir! », conclut-il.