Filière batterie : un rythme moins intense, mais convenable
BÉCANCOUR. Le rythme de développement prévu pour la filière batterie est moins « intense » que prévu initialement, et au final, ce rythme semble plaire autant à Donald Olivier, PDG de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB), qu’au ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.
« BASF était censée s’installer sur le terrain 25, alors ça fait un projet de moins. Si BASF avait été de l’avant, ça aurait été encore plus intense que ce ne l’est présentement! », estime Donald Olivier.
« La ministre (Christine) Fréchette disait qu’il y a un certain ralentissement; pas des projets actuels, mais sur les nouvelles opportunités. Elles sont plus prudentes et elles arrivent plus graduellement. Cependant, les cinq projets actifs avancent rondement, mis à part deux temps d’arrêt d’un mois chez EcoPro », ajoute M. Olivier.
« Je suis d’accord avec la ministre qui disait que ça fait quasiment l’affaire!, lance M. Olivier. Parce que je savais que tout ce qui arriverait créerait de l’inconfort », ajoute-t-il.
Pourquoi de l’inconfort? « Soit parce que les gens n’y croient pas ou parce qu’ils ne sont pas préparés. L’autoroute n’est pas prête, les logements ne sont pas prêts, les services de garde ne sont pas prêts. Il n’y a rien de prêt, précise le PDG. J’ai une préférence pour ce rythme pendant une plus longue période, que plus court et plus intense. C’est plus intéressant, autant pour nous que pour la population. Je crois qu’on va tout de même avoir ce rythme soutenu pour les prochaines années. »
« Le fait que les projets se placent l’un après l’autre, plutôt que d’arriver tous en même temps, c’est un avantage », ajoute le PDG en faisant référence à Métaux de base Vale et Nouveau Monde Graphite qui n’arriveront pas dans le parc industriel avant 2025.
Donald Olivier essaie de remettre les événements en perspective : s’il n’y avait plus aucune opportunité nouvelle dans les prochaines années, mais que les cinq projets matures lançaient leurs activités comme prévu, il s’agirait tout de même du plus gros boom de développement du Parc industriel et portuaire de Bécancour depuis l’ABI. Déjà, les cinq projets en développement, qui totalisent plusieurs milliards de dollars en investissement, se complètent. « Je ne pourrais pas être insatisfait de ça, mais ce ne sera pas ça. » Est-ce que d’autres projets concrets s’en viennent rapidement? « La réponse, c’est oui », confirme le PDG.
Encore plusieurs terrains sont réservés, notamment par Lithium Universe et Euro Manganese. Le PDG ne peut cependant pas en dévoiler davantage dû à une entente de confidentialité. « Pratiquement pour chacun des terrains disponibles, il y a des discussions avec un ou plusieurs investisseurs », confirme M. Olivier.
Les infrastructures
Donald Olivier s’attend qu’à pareille date l’année prochaine, l’ensemble des infrastructures pour relier les terrains au sud de la SPIPB seront déployées. « Les terrains vont être raccordés sur les réseaux d’eau industrielle, d’aqueduc, d’égout, de rejet industriel, de gaz, de rail, etc. Le seul qu’il va manquer, c’est le terrain 25 (celui qui devait accueillir BASF) de 140 hectares. L’ingénierie est faite, mais on va construire le rail quand quelqu’un se sera manifesté pour le terrain pour l’adapter à ses besoins », conclut le PDG.