Décarboner l’économie : le souhait du Regroupement Énergie Renouvelable Centre-du-Québec

NICOLET-YAMASKA.  Les sept maires fondateurs du Regroupement Énergie Renouvelable Centre-du-Québec (RERCQ) continuent leur quête d’informations en vue de s’assurer que ce soient des projets énergétiques porteurs qui se déploient dans Nicolet-Yamaska.

Oui, les premiers magistrats d’Aston-Jonction, Sainte-Eulalie, Saint-Léonard-d’Aston, Grand-Saint-Esprit, Sainte-Perpétue, La Visitation-de-Yamaska et Baie-du-Febvre se penchent sur l’épineux dossier de l’éolien, mais ils creusent aussi d’autres avenues en matière d’énergie renouvelable, fait savoir leur porte-parole, Claude Lefebvre, maire de Baie-du-Febvre.

« Toutes les communautés doivent faire un effort pour décarboner leur économie. C’est pour cette raison qu’on regarde toutes les possibilités, indique le porte-parole du groupe. Ça a commencé par l’éolien, mais en réalité, il y a beaucoup plus que ça. Je pense que c’est important qu’on s’intéresse à tout le bouquet énergétique. »

L’énergie solaire et la biomasse sont deux exemples d’avenues, nomme-t-il. « Certains projets solaires se feront dans notre région. On ne parle pas nécessairement de fermes solaires, mais éventuellement, il pourrait y en avoir sur des édifices publics. On s’intéresse aussi aux biométhanisateurs installés en milieu rural. Ça semble une avenue intéressante », souligne M. Lefebvre.

Le groupe d’élus se rencontre environ une fois par mois pour discuter des divers dossiers. Il bénéficie de l’appui de la Fédération québécoise des municipalités, qui lui fournit de l’accompagnement légal, et de celui de la communauté abénakise, qui s’est montrée intéressée à travailler main dans la main avec le regroupement.

L’éolien

Évidemment, les élus portent actuellement une attention particulière au dossier éolien, sachant que la région n’est pas à l’abri d’un éventuel projet dans ce domaine. « On s’attend à ce qu’Hydro-Québec aille en appel d’offres à l’automne ou au mois de décembre. Si un projet est déposé pour Nicolet-Yamaska, on saura ce que ça impliquera. On aura vu comment ça s’est fait ailleurs, quelle structure ça prend, comment ça s’est passé, etc. »

Pour le moment, le groupe est en mode informatif : « On rassemble toutes sortes d’informations pour dresser un portrait global de la situation. On a posé des questions à gauche et à droite, et on attend des réponses « .

Les élus veulent notamment départager le vrai du faux et vérifier si des craintes sont fondées ou pas. « C’est ce qu’on a fait, par exemple, à propos du bruit. On est allé voir des parcs éoliens, on a parlé à des gens qui habitent là et on a constaté qu’il n’y avait pas d’enjeu à ce niveau-là. Ils n’entendent pas les éoliennes, même à 700 mètres de chez eux « , mentionne M. Lefebvre.

Il souligne que tous les maires rencontrés tenaient un discours similaire : « Il y a eu des enjeux au début, mais une fois que les éoliennes sont là, les craintes s’estompent« , cite-t-il. « Aussi, des gens qui ne voulaient rien savoir des éoliennes au départ ne les voient plus, maintenant, parce qu’elles font partie du décor. »

À la lumière des informations obtenues jusqu’à présent, le regroupement se positionne en faveur d’une approche d’ouverture, d’autant plus qu’il s’agit d’une occasion de développement économique majeure : « Comme communauté, on a la possibilité d’investir dans le projet. On trouve ça intéressant, et on veut être partenaire si un projet se présente ».

Claude Lefebvre souligne que la particularité de Nicolet-Yamaska est que trois promoteurs sont actifs sur le terrain. « C’est du jamais vu au Québec! Dans d’autres régions, ce sont des municipalités qui ont appelé des promoteurs, puis qui ont construit un projet éolien ensemble, pour ensuite le soumettre à la population. Ce n’est pas ça qui est arrivé ici. Ce n’est pas facile de travailler dans un contexte comme celui-là, et on ne peut pas favoriser un promoteur par rapport à un autre. »

Le maire de Baie-du-Febvre termine en insistant sur le fait que chaque région, chaque village et chaque communauté a un effort à faire pour la décarbonation. « C’est normal que les gens aient des craintes au début. Mais à un moment donné, il faut prendre sur nous autres… »