75e édition du PJQ : une expérience politique et humaine inoubliable selon Clovis Brochu

NICOLET. Chaque année, depuis maintenant 75 ans, une centaine de jeunes âgés de 18 à 25 ans se retrouvent à l’hôtel du Parlement du Québec du 26 au 30 décembre pour reproduire le fonctionnement de l’Assemblée nationale. 

Le Nicolétain Clovis Brochu était au cœur de la 75e édition du Parlement jeunesse du Québec (PJQ) et s’estime privilégié d’avoir occupé les sièges de véritables députés dans ses quatre années d’implication.

«Le PJQ, ce n’est pas seulement une expérience politique, c’est une expérience sociale. C’est rare dans nos vies qu’on ait l’espace pour rencontrer une centaine de personnes en même temps, de s’ouvrir, de développer des liens et de se révéler authentique. C’est aussi rare que tu pleures devant une centaine de personnes dans le Salon rouge», admet M. Brochu qui a annoncé qu’il ne prendrait pas part à la 76e législature du Parlement jeunesse du Québec.

Au cours de la simulation non partisane, les jeunes adultes émettent leurs opinions, préparent des discours, défendent leur point de vue et sont appelés à voter pour ou contre des projets de loi préparés par leurs pairs. Traditionnellement au PJQ, quatre projets de loi sont présentés et débattus entre les murs de l’Assemblée nationale. Cette année, tous les participants étaient libres de se prononcer sans ligne de parti sur la parentalité responsable, la qualité de l’information, les traitements en fin de vie et la société post-capitaliste.

Le dernier projet de loi a été porté par Clovis Brochu, stagiaire à la Fondation Jean-Charles-Bonenfant et ministre des Ressources naturelles et des Forêts lors de l’événement. Il vise la création d’un système économique en adéquation avec les limites écologiques du territoire du Québec.

«Ce qui m’a amené à proposer ce projet de loi, c’est une forme d’incompréhension face à l’inaction climatique. Les États, partout dans le monde, réalisent une transition trop lente et mal pensée. La transition de type « croissance verte », avec son approche pro-technologie et pro-extraction des « minerais critiques », ça nous amène droit dans le mur. J’ai aussi l’impression que la population en général, par manque d’outils conceptuels, ne réussit pas à être critique de ce qui se passe. La crise a plusieurs facettes interdépendantes. Il y a le réchauffement climatique, mais aussi l’effondrement de la biodiversité et la destruction massive des écosystèmes, même chez nous. La pierre d’assise de cette crise et notre inaction, c’est notre système économique, dépendant de la croissance», a-t-il expliqué à une journaliste de La Colline, le journal de la simulation parlementaire.

Suscitant maintes interventions du gouvernement et de l’opposition ainsi que plusieurs amendements, le projet de loi de M. Brochu a été rejeté à 43 voix pour contre 44 voix contre. Initialement une égalité, la présidente de l’Assemblée du parlement jeunesse a tranché en faveur du non.

Le jeune homme de 25 ans décrit son expérience comme «Magnifique, addictive et rocambolesque». Pour lui, «le PJQ c’est un espace de réflexion sur soi-même au travers un espace de réflexion sur les enjeux sociaux et sur des choses qui sont extérieures à soi-même. Donc, c’est le lieu idéal pour toute croissance personnelle.»

Il invite d’ailleurs le lectorat à se lancer dans cette aventure et dans la possibilité de rencontrer des gens de partout au Québec ainsi que les membres des délégations belge et italienne.