Nicolet encadre la vente du cannabis

NICOLET. Bien qu’elle ne soit toujours pas visée pour l’implantation d’une succursale de la Société québécoise du cannabis (SQDC), la Ville de Nicolet a identifié des zones où la vente et la transformation seront désormais autorisées.

«Ce sera seulement par la SQDC, juste pour qu’il n’y ait pas de confusion», a tenu à spécifier la mairesse de Nicolet, Geneviève Dubois, en référence à Cannabis Québec, un commerce illégale qui s’était installé sur la rue Saint-Joseph et qui a été le théâtre d’une perquisition policière la semaine dernière.

Bien que Nicolet ne soit pas ciblé dans la première vague, la SQDC compte établir 80 succursales au Québec d’ici 2021. La mairesse souhaite que comme la SAQ, sa ville soit visée dans les années à venir. «Pourquoi pas? Ce sera légal, aussi bien profiter nous aussi de ce type de commerce là», a-t-elle commenté en séance publique.

Le conseil municipal a identifié donc le secteur commercial du centre-ville et le long du boulevard Louis-Fréchette, entre la rue Notre-Dame et la Route du Port qui ont été identifiées par le Service de l’urbanisme pour vendre du cannabis sous forme non alimentaire (séché, huile, etc.) et alimentaire (muffin, bonbons, etc.). Ce ne sera pas donc autorisé dans d’autres zones commerciales, dont près du camping du Port Saint-François, de la marina ou du rang du Petit-St-Esprit.

«Est-ce que c’est avec un commerce de cannabis qu’on veut revitaliser notre centre-ville?»

-Geneviève Dubois

La Loi interdira toutefois la vente dans un rayon de moins de 250 mètres d’une école ou d’une garderie. Ce qui aurait pu faire en sorte que le centre-ville soit exclu en raison de la présence de la garderie Gripette. «La zone déborde du 250 mètres, donc on aurait empêché la vente à un endroit où ça aurait été possible, dont à la Place du 21-Mars, a précisé le directeur du Service de l’urbanisme, André Aubin. De toute façon, la loi va le régir automatiquement.»

La mairesse de Nicolet admet tout de même avoir eu des questionnements éthiques au sein de son conseil à propos de la présence d’un commerce de cannabis au centre-ville, dans un secteur en pleine revitalisation.

«On s’est demandé: est-ce que c’est avec un commerce de cannabis qu’on veut revitaliser notre centre-ville? En même temps, de dire qu’on ne voulait pas ça au centre-ville, parce qu’on ne voulait pas que ça attire telle sorte de clientèle. C’était de porter un jugement sur le type de commerce et de consommation. On s’est dit pourquoi pas? Techniquement, ce qu’on a vu de la SQDC, ce sera un commerce assez régi», a expliqué la mairesse Geneviève Dubois.

«On s’est aussi posé la question, qu’est-ce qu’on dirait si la SAQ déménagerait du centre d’achat au centre-ville? Je pense qu’on serait tous contents que la SAQ vienne revitaliser le centre-ville, a renchéri le conseiller Stéphane Biron. L’alcool est pourtant un psychotrope qui est aussi dangereux que le cannabis. Il faut donc considérer les deux et le faire de façon pragmatique. Il y a des émotions qui jouent dans ce débat, présentement, mais il faut prendre les décisions avec les meilleures données que nous avons.»

Pour ce qui est de la transformation, elle sera permise dans les différentes zones industrielles de Nicolet. On ne croit toutefois pas qu’il y aura d’usines de production de cannabis comme on peut en voir à Bécancour, mais plutôt de petites usines de transformation, s’il y a lieu.

Pour ce qui est de la consommation, la Ville de Nicolet s’en tiendra à la loi 157 qui interdira de fumer du cannabis où il est déjà interdit de le faire pour la cigarette ou le vapotage, soit les parcs où il y a des modules de jeux pour enfants, des terrains sportifs, à moins de neuf mètres d’un immeuble ou sur le terrain d’une école ou d’un hôpital.