Ensemble pour la prévention du suicide

ÉDUCATION. Bien avant que débute la semaine consacrée à la prévention du suicide, au Collège Notre-Dame de l’Assomption, on s’activait déjà depuis plus d’un mois dans les classes de français des enseignantes Brigitte Cummings et Émilie Blais. Une effervescence pédagogique à forte conscience sociale qui fait changer les choses à Nicolet.

Brigitte Cummings enseigne le français au CNDA depuis 20 ans.

«C’est un très gros projet que l’on a commencé à intégrer à nos classes de secondaire 4 et 5 il y a trois ans. Toujours dans l’optique de viser la prévention du suicide, les élèves avaient à faire des recherches sur le sujet, produire un questionnaire et l’administrer. Toujours en préservant l’anonymat, les réponses ont amené une prise de conscience dans notre école. Certains avaient déjà eu des idées suicidaires. En analysant les résultats, on s’est rendu compte de la nécessité de faire de la prévention, car plusieurs n’avaient jamais parlé de leurs pensées suicidaires», explique Brigitte Cummings qui n’en est évidemment pas restée là.

«Nos élèves sont très interpellés par ce que vivent leurs collègues. Tous les secondaires 4 et 5 ont reçu une formation. Ce qui était à la base un exercice dans le cadre d’un cours de français est devenu un outil pour possiblement sauver des vies. Toute l’école est concernée. Au plan pédagogique, cela démontre que l’enseignement ce n’est pas que théorique. Cela peut être très pratique», rapporte-t-elle en précisant que la thématique du suicide dans son cours de français dure un mois et demi dans l’année. «En portant leur attention sur un sujet qui les interpelle, les élèves n’ont pas l’impression de travailler, mais il touche des notions comme le slogan, la publicité, l’expression orale et la réflexion argumentaire», constate l’enseignante.

 

Des élèves conscientisés et en action

Un tour de table auprès d’élèves des classes de Brigitte Cummings et d’Émilie Blais permet de constater que la prise de conscience est bien réelle. En voici des extraits :

«En ce moment, on fait des épinglettes où il est marqué «Tu es important pour moi». C’est un geste significatif de les concevoir et de les remettre à un autre élève»

Isaac Béliveau

«On se doit de comprendre que pendant que certains vivent de bons moments d’autres en vivent de mauvais. Il est nécessaire de parler de détresse psychologique»

 Cédric Delerue

«C’est important de parler de suicide. Il ne faut pas garder pour soi. Si tu en parles, tu peux aller mieux après»

Olivier Lefebvre

«Notre projet de prévention est motivant. C’est très diversifié dans nos cours»

Maude Rousseau

«Je suis fière de voir que notre travail aide à prévenir le suicide»

Jade Nourry

«En développant le sujet en classe, j’ai beaucoup appris. C’est impressionnant de voir ce que chacun de nous peut faire pour aider»

Léa Duval

«J’ai développé mes connaissances sur les maladies mentales comme l’anxiété. Nos gestes de tous les jours peuvent faire la différence»

Hannaly Forest

«Ce que j’ai le plus apprécié c’est de vraiment me sentir utile dans un projet d’importance»

Jamie Lee

«Il est important d’amener des ressources aux gens qui en ont besoin. Il y a de l’aide qui existe. Il faut s’en servir»

Victoria-Rose Saint-Pierre

Des statistiques

Pour l’année 2017, le taux de suicide est encore légèrement en diminution au Québec. Cette diminution s’observe principalement chez les hommes, alors que le taux de suicide est stable chez les femmes. Il demeure que c’est un total de 1045 personnes qui se sont enlevé la vie au Québec, dont 75 % sont des hommes. Notons que les taux d’hospitalisation pour tentative de suicide sont en hausse. « La hausse… la plus marquée s’observe chez les adolescentes de 15 à 19 ans, constate Pascale Lévesque, épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec.

À propos de la Semaine de prévention du suicide

Initiée par l’Association québécoise de prévention du suicide, la Semaine de prévention du suicide est soulignée partout au Québec par de nombreux citoyens et organisations. L’événement se tient du 2 au 8 février 2020 et a pour but de sensibiliser et de mobiliser les Québécois à cette importante problématique et aux moyens de la prévenir.

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