Le complexe équestre prend forme
GENTILLY. Lentement, mais sûrement, le complexe équestre entrepris en mai dernier, sur une partie des terrains du Club de golf de Gentilly, est en train de devenir réalité.
«Nous en avons environ 50% de fait», a indiqué le directeur du complexe, François Pépin, lors d’une visite guidée des lieux pour faire état de l’avancement des travaux.
Ceux-ci ont pris un léger retard depuis le début du chantier, notamment en raison de la grève des grutiers, en juin dernier. Si bien qu’on accuse environ une dizaine de jours de retard sur l’échéancier. De plus, les mesures prises par l’administration de Donald Trump, dans l’acier et le bois, ont également eu des effets sur le chantier quant au budget à respecter.
Déjà, les écuries, les stalles, un des manèges à chevaux, le terrain de camping pour les compétiteurs et le chemin d’accès sont avancés. Si tout se déroule comme prévu, la construction des bâtiments devrait être terminée à la fin décembre.
On est à même de constater qu’on accorde de l’importance à l’apparence des bâtiments. Notamment avec l’utilisation de la pierre pour les cadres des portes de garage. «On veut quelque chose de beau», a souligné le directeur François Pépin.
Pour accommoder les résidents de la rue des Oiselets, les promoteurs ont déjà entrepris de faire déboucher l’accès par le chemin des Milans. Ce à quoi ils s’étaient engagés à faire dans les deux prochaines années. De cette façon, le trafic, qui risque d’augmenter considérablement dans le village, pourra entrer et sortir des deux côtés du site.
Par la suite, des travaux de terrassement et l’installation du système de chauffage à la biomasse seront réalisés au cours du printemps. Des maisons à louer doivent également être construites de chaque côté du prolongement de la rue des Oiselets, de façon à générer des nuitées.
La conclusion de l’ensemble du chantier est toujours prévue pour le 1er juillet 2019. À terme, on y trouvera deux manèges intérieurs avec des estrades, un manège extérieur, en plus de trois manèges de réchauffement et un pour le dressage. Les manèges d’hiver seront d’ailleurs reliés par une passerelle pour éviter que les chevaux sortent à l’extérieur.
À cela s’ajoute un parcours d’équitation d’une longueur de 7 kilomètres avec des obstacles et des jeux d’habileté. Des aires de jeux pour les enfants seront également aménagées dans le lac près du départ de l’ancien neuvième trou. Une façon de revitaliser le site, tout en diminuant l’eau stagnante qui aurait été mauvaise pour les chevaux.
Déjà un engouement pour le projet
Une première compétition, qui devait avoir lieu au mois d’octobre, a finalement été annulée puisqu’on voulait s’assurer d’être fin prêt avant d’accueillir les compétiteurs. «On en attendait 500, dont 200 en provenance des États-Unis. Ce n’aurait pas été bon pour le nom de l’équestre au Québec que d’avoir encore des tas de sable», fait valoir François Pépin.
La première compétition est maintenant prévue pour le mois de février dans des manèges intérieurs qui sont prévus sur le site. Déjà, un total de 13 événements qui accueilleront entre 100 et 500 chevaux sont prévus au calendrier.
Le complexe équestre a également trouvé quelqu’un qui prendra la concession pour opérer le restaurant dans la grande salle du club de golf. Il s’agira d’un steak house qui devrait prendre le nom de Pur-Sang.
De plus, un nouveau plan pour vendre de la nourriture pour les chevaux a été annoncé dans le secteur de Gentilly. Des liens avec le parc régional de la rivière Gentilly et le secteur équestre de Sainte-Gertrude sont déjà également dans les plans.
Le complexe équestre promet d’ailleurs des retombées économiques de l’ordre de 7 à 10 millions $. «Un événement de 500 chevaux, ce sera 250 remorques et 1 000 personnes. Ça, ce sont des restaurants, de l’épicerie, du pétrole. Excusez l’expression, mais les gens de Gentilly vont faire un c… de saut!», a lancé François Pépin.
Le projet est également attendu avec engouement par le monde équestre au Québec en raison des plateaux sportifs multidisciplinaires que permettra le complexe où il sera possible de présenter autant du classique que du western.
Le fait qu’il soit possible d’y tenir des événements durant toute l’année permettre notamment de retenir nos espoirs et nos meilleurs cavaliers qui devaient s’exiler en Floride durant l’été. «Le fait de permettre aux gens des différentes disciplines de se côtoyer peut amener un développement intéressant», croit Ève-Marie Frappier, de Cheval Québec, qui croit qu’un tel complexe sera bénéfique pour le développement du sport équestre.