Fibre optique: Nicolet-Yamaska pourrait emboîter le pas

COUVERTURE. La MRC de Nicolet-Yamaska songe sérieusement à imiter la MRC de  Bécancour, qui a décidé de dérouler de la fibre optique en milieu rural… jusqu’au tout dernier rang.

Selon ce que Le Courrier Sud a appris, des démarches seraient sur le point d’être entreprises pour régler une fois pour toutes les problèmes de couverture déficiente rencontrés dans différents secteurs.

On note en effet plusieurs foyers qui sont encore loin d’avoir accès à des vitesses qui correspondent aux nouvelles exigences canadiennes. C’est-à-dire 50 mégabytes par seconde (Mbps) en téléchargement, pour recevoir, et de 10 Mpbs en téléversement, pour envoyer, comme prescrit par le CRTC.

En tout, on estime à environ 4 800 bâtiments qui n’ont pas accès à l’Internet Haute Vitesse, soit l’équivalent de 40% du territoire de la MRC. Ce sont donc 460 kilomètres de fibre optique qui devrait être déroulée pour s’assurer d’un service efficace pour tout le monde.

Selon une étude de préfaisabilité qui a déjà été réalisée par une firme d’ingénierie pour le compte de la MRC, certains secteurs sont sous la norme minimale de 5 Mpbs, pour recevoir, et de 1 Mpbs, pour envoyer. De plus, on note quelques «zones mortes» pour la téléphonie cellulaire dans certains secteurs à mesure que l’on s’éloigne de la route 132 et l’autoroute 20.

Des problèmes que la fibre optique viendrait régler en offrant un service «large bande». Le tout permettrait d’optimiser les télécommunications dans les municipalités rurales mal desservies pour les services d’Internet, de télévision et de téléphonie.

Le directeur général de la MRC de Nicolet-Yamaska, Michel Côté, croit qu’on saura d’ici la fin du printemps si on décide d’aller de l’avant. C’est que plusieurs questions restent à éclaircir. À commencer par savoir qui va payer ou quel est le modèle de partenariat que l’on voudrait établir avec des entreprises de télécommunication.

Une fois fixé, on compte lancer un coup de sonde auprès de la population. On souhaite notamment valider le degré de satisfaction des usagers, leur intérêt à bénéficier d’un tel service et s’assurer qu’ils soient prêts à payer pour obtenir le service. On souhaite également mener des tests pour valider la rapidité de la connexion dans différents secteurs identifiés par l’étude préliminaire.

Par la suite, un appel d’intérêt sera lancé pour savoir si des partenaires seraient prêts à déployer le réseau et à offrir le service. Puis, une fois que le dossier sera bien ficelé, Nicolet-Yamaska entend le présenter aux différents programmes pour obtenir du financement gouvernemental.

Il faudra voir qu’elle sera l’option retenue par la MRC de Nicolet-Yamaska qui est actuellement à l’étape de l’ingénierie préliminaire dans ce dossier. Une fois que le projet aura été enclenché, le directeur général estime qu’il faudra environ deux ans pour compléter l’opération.

S’inspirer de Bécancour et Arthabaska

Évidemment, on regarde de près ce qui se passe du côté de la MRC de Bécancour qui a entrepris un projet de l’ordre de 16 millions $ pour dérouler 809 kilomètres de fibres. On espère tirer profit de l’expérience qui a rencontré des délais en raison des permis à obtenir pour se raccorder à certains poteaux. «Bécancour aura débroussaillé le chemin», admet Michel Côté.

La situation est toutefois quelque peu différente, puisqu’une partie de la MRC de Nicolet-Yamaska bénéficie déjà de la Haute Vitesse. C’est le cas de la ville de Nicolet, qui est branché au complet, et de quelques autres villages. Dans certains cas, le service est offert seulement à l’intérieur du noyau villageois.

On regarde aussi ce qui se fait du côté de la MRC d’Arthabaska, au Centre-du-Québec, où 15 des 22 municipalités ont décidé de se mobiliser pour développer un réseau de fibre optique. Dans leur cas, le projet de 1053 kilomètres serait évalué à 20 millions $, selon ce que l’on peut apprendre sur lanouvelle.net.

Les élus de ces municipalités ont même décidé d’aller de l’avant même si elles n’ont pas obtenu de réponse du premier appel de projets des programmes Québec Branché et Brancher pour Innover.