Accord États-Unis-Mexique-Canada: la CCICQ réclame un plan de transition
ÉCONOMIE. Le nouvel accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique met fin à plus d’une année d’incertitude pour les entreprises, soulignent la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et la Chambre de commerce et d’industrie du Coeur-du-Québec (CCICQ), qui saluent la détermination patiente des négociateurs du Canada ayant mené à cette entente.
Pour de nombreuses entreprises, font-ils valoir, la conclusion de cet accord vient enlever une épée de Damoclès et permet un cadre clair et prévisible pour plusieurs années.
Le nouvel accord, qui remplacera l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), maintient plusieurs éléments sur lesquels avait insisté la FCCQ dans ses représentations, dont les mécanismes de règlement des différends et la libre circulation des biens et des personnes. « Les compromis qui ont été nécessaires pour arriver à l’Accord États-Unis‒Mexique‒Canada (AEUMC) font cependant en sorte que les gouvernements devront faire preuve d’une grande vigilance pour soutenir les entreprises dans cette transition », explique Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ.
« L’entrée en vigueur du nouvel accord aura un impact important sur les entreprises de la région, notamment celles du secteur agroalimentaire, et il sera important de leur assurer un soutien adéquat immédiat pour permettre une transition équilibrée », soutient pour sa part Mme Sonia Caron, présidente de la CCICQ.
La FCCQ et la CCICQ restent préoccupées du sort des entreprises agricoles opérant sous la gestion de l’offre et sont déçues que le gouvernement se soit résolu à concéder des accès au marché canadien. Elles demandent au gouvernement fédéral de faire en sorte que les entreprises touchées soient dédommagées afin de les appuyer dans cette transition délicate.
Il sera par ailleurs essentiel que les producteurs d’ici reçoivent un dédommagement équivalent à l’importance du secteur agroalimentaire québécois dans l’économie canadienne. Les gouvernements devront également s’assurer que ce secteur névralgique puisse tirer son épingle du jeu à long terme.
« En augmentant le seuil de perception du droit de douane, le de minimis, de 20 $ à 150 $, le secteur du commerce de détail dans son ensemble doit faire l’objet d’une attention particulière de la part des gouvernements, tant fédéral que provincial, si l’on veut maintenir leur compétitivité face aux entreprises étrangères », estiment Stéphane Forget.
Une étude de Price Waterhouse Cooper pour le compte du Conseil canadien du commerce de détail, avait estimé qu’une hausse du de minimis à 200 $, par exemple, provoquerait des pertes pouvant aller jusqu’à 11,5 G$ et mettrait en péril jusqu’à 286 000 emplois d’ici 2020 au Canada. « La question de l’équité fiscale reste d’actualité, car la hausse du seuil de perception de la taxe de vente nous rappelle que le gouvernement du Canada ne s’est toujours pas engagé à exiger des entreprises étrangères qu’elles collectent la taxe sur les produits et services », rappelle Stéphane Forget.
Par ailleurs, les tarifs douaniers injustifiés sur l’acier et l’aluminium demeurant, nous insistons sur l’importance que les négociateurs fédéraux maintiennent leurs demandes auprès de leurs homologues américains afin de mettre un terme à cette situation qui nuit aux économies canadienne et américaine. « En l’absence d’un accord clair sur l’acier, l’aluminium et le bois d’oeuvre, le gouvernement doit poursuivre ses efforts et profiter du climat qui semble s’être rétabli pour régler cet enjeu-clé pour l’économie du Québec et de ses régions », poursuit Stéphane Forget.
La FCCQ et la CCICQ réitèrent l’importance de créer un climat d’affaires véritablement propice à la croissance économique, grâce à des mesures d’allègement réglementaire et des initiatives pour promouvoir l’innovation et la productivité, face à la concurrence fiscale américaine.
« Plus que jamais, cette entente rappelle l’importance pour les entreprises québécoises de diversifier leurs marchés, que ce soit en se tournant vers l’Europe ou l’Asie, ou encore d’améliorer leur compétitivité s’appuyant sur une plus grande productivité », insistent Stéphane Forget et Sonia Caron. Nous continuerons à les épauler et à faire valoir leurs préoccupations auprès des élus des deux ordres de gouvernement », concluent-ils.