Vivre avec, histoires de résilience et de pardon
BÉCANCOUR. L’autrice Marie-Pierre Bérubé vient tout juste de lancer son second livre, Vivre avec. Cet ouvrage rassemble des histoires humaines de résilience et de pardon qui sauront émouvoir et faire réfléchir les lecteurs. Ce sont une quinzaine de collaborateurs, connus ou moins connus, qui ont accepté de partager et de raconter l’épreuve qui a changé à jamais leur vie. Deux proviennent de la région, soit Henri Provencher, grand-père de Cédrika, et Lise Lebel, mère de Katherine Beaulieu.
Au fil de sa démarche d’écriture, Mme Bérubé a réalisé que le pardon n’est pas toujours un détour obligatoire et qu’il s’agit d’un concept galvaudé. « Il y a une pression sociale liée au concept du pardon. Pourtant, il y a des personnes qui ont vécu des choses épouvantables et qui n’ont pas pardonné, mais qui ont quand même réussi à vivre avec. Elles ont dû accepter la réalité qu’elles ont vécue et continuer leur chemin », estime Mme Bérubé.
Même si le pardon n’est pas toujours aux rendez-vous, Vivre avec n’est pas un livre « négatif ». « C’est porteur d’espoir de voir comment les gens se relèvent et réussissent à vivre. On y retrouve des enseignements extraordinaires sur la puissance de l’être humain dans sa capacité de résilience! Je trouve ça vraiment impressionnant! », insiste l’autrice.
Des histoires humaines
Les démarches d’écriture de Marie-Pierre Bérubé ont débuté il y a un an à la suite d’une discussion avec un survivant de la fusillade du Collège Dawson, Hayder Kadhim. Ce dernier fait d’ailleurs partie des collaborateurs de Vivre avec. La version originale de son texte a été rédigée en anglais. Le traducteur m’est revenu en me disant : Ça fait 35 ans que je fais de la traduction et je n’ai jamais pleuré de même en traduisant un texte! », raconte Mme Bérubé.
Une dizaine d’histoires et de témoignages supplémentaires se sont greffés à l’ouvrage de Marie-Pierre Bérubé, qu’ils soient nés de la plume du collaborateur ou de celle de Mme Bérubé à la suite de rencontres avec eux.
En plus de la préface écrite par la bédéiste Catherine Bertrand, survivante du Bataclan (attentat à Paris), on retrouve l’histoire d’adoption de Maritza Bossé-Pelchat (première mouture de Star Académie et codirectrice de RAIS Ressource-Adoption), Naomi Jauvin, fille d’un militaire qui s’est enlevé la vie, et Patrick Forges, camionneur vivant avec un syndrome de stress post-traumatique à la suite du suicide d’une personne qui s’est jetée devant son camion.
« J’ai sollicité des personnes, autant de mon entourage que des personnalités publiques, et je sentais que ce n’est pas tout le monde qui était prêt à ça. Je pense que les personnes qui ont partagé dans le livre ont été des personnes très généreuses », croit l’autrice. « Ça n’a pas été facile, mais en même temps, les gens qui ont accepté sont des gens qui avaient fait une démarche de réflexion et d’introspection ».
Séance de dédicaces au profit de la Fondation Cédrika Provencher
Le 8 octobre prochain, Marie-Pierre Bérubé et Henri Provencher seront présents au cinéma Le Tapis rouge à Trois-Rivières pour une séance de dédicace du livre Vivre avec, de 14h à 19h. Pour chaque livre vendu ce jour-là, 5$ seront remis à la Fondation Cédrika Provencher.
Mme Bérubé se réjouit de l’enthousiasme autour de son idée de séance de dédicace, autant par Henri Provencher, grand-père de Cédrika Provencher, que de Joël Côté, copropriétaire du cinéma Le Tapis rouge qui a ouvert grand ses portes à l’autrice.
« Je n’ai clairement pas écrit ce livre pour m’enrichir. Je l’ai fait pour le plaisir d’écrire, pour transmettre un message et pour toucher les gens. C’est également important pour moi de redonner, alors cette séance est une façon de remercier M. Provencher pour l’authenticité et la générosité de son chapitre. J’ai énormément de respect pour cet homme qui se bat et qui continue à se battre », témoigne Mme Bérubé.
Marie-Pierre Bérubé explique qu’avec son étonnante plume, Henri Provencher, dans son chapitre qui offre un angle d’approche complètement différent de l’histoire de Cédrika, raconte comment on peut arriver à faire son deuil tout en jonglant avec l’espoir de son retour et la culpabilité de vivre des moments heureux. « C’est une super belle réflexion sur le temps qui passe, le pardon et la résilience. »
« Je n’ai pas d’objectif de vente pour cette journée-là. Je l’accueille sans attentes, seulement dans le plaisir et le bonheur de redonner et de rencontrer les gens qui seront touchés par cette histoire », conclut-elle.