Une ville, quatre chansons

NICOLET.  Qu’ont en commun la Maison Rodolphe-Duguay, la plage et le quai de Port-Saint-François, ainsi que le Boisé du Séminaire? Ce sont trois lieux de la ville de Nicolet qui ont servi d’inspiration pour les pièces du premier EP (mini-album) de l’auteur-compositeur-interprète Fred Murray, La rivière du temps.

Fred Murray s’est imprégné de chacun de ces lieux en allant y marcher et les observer, mais également en échangeant avec des gens intrinsèquement reliés à ces lieux. « Ce qui est le fun, c’est que c’est un processus qui est très libre. Ça ne veut pas dire qu’à l’écoute de la chanson, on saura reconnaitre systématiquement l’endroit dont elle s’inspire », nuance Fred Murray.

Afin de composer La rivière du temps, la pièce inspirée de la Maison Rodolphe-Duguay, il a eu la chance de s’entretenir avec Monique Duguay, la fille de Rodolphe Duguay et de Jeanne l’Archevêque. « Je suis plein de gratitude. C’est merveilleux de s’assoir avec quelqu’un qui nous raconte ses souvenirs. J’ai eu des rencontres vraiment fantastiques. Humainement, je suis très reconnaissant pour ça », poursuit l’artiste.  

« Ces personnes m’ont parlé de leurs souvenirs, de leurs coups de cœur, de tout ce qui est intuition, image et poésie. Ça me donnait du matériel et des mots pour créer une chanson », partage le Nicolétain.

La pièce La rivière du temps est étroitement inspirée de la Maison Rodolphe-Duguay, un endroit que Fred Murray qualifie de romantique. « J’ai compris très tôt que Rodolphe et Jeanne formaient un couple qui s’aimait vraiment beaucoup. La vie d’artiste n’était pas facile à l’époque, et ils se sont encouragés l’un l’autre. Je voulais créer une chanson quand même assez colorée dans laquelle on sentait un certain romantisme, mais également l’appel du passé », révèle Murray.

Si c’est le romantisme qui a teinté l’expérience créatrice de Fred Murray à la Maison Rodolphe-Duguay, c’est plutôt la nostalgie des années 50 et 60 qui a marqué les échanges à propos de la plage, ce qui a donné lieu à la pièce Naufrage. « Je me suis fait dire qu’à l’époque, la plage pouvait accueillir plus de mille vacanciers à la fois. Les gens avec qui je parlais étaient nostalgiques de ces années-là. J’ai écrit quelque chose qui parle du masculin qui s’abandonne dans les bras du féminin, un appel vers un certain renouveau. C’est très libre, mais moi dans mon processus, c’est intimement lié. Maintenant, chaque fois que je retourne à la plage, j’ai un autre lien avec l’endroit. C’est très agréable comme travail artistique! », raconte l’auteur-compositeur-interprète.

Pour le Boisé du séminaire, Épouser la forêt, c’est par un appel à tous sur Facebook qu’il a compris que l’endroit avait été témoin de toutes sortes de moments, tristes ou joyeux, et que tous ceux qui y circulent y entrent avec différentes émotions. « On est beaucoup dans notre tête quand on va marcher. On apporte nos projets, on pense à demain. Chaque être humain arrive avec ses idées, mais les arbres, qui sont très hauts dans ce boisé-là, nous regardent et nous apaisent. Les arbres, dans leur vie d’arbre, ne sont pas dans les pensées, ils sont dans une autre forme de vie et nous regardent », explique le Nicolétain. « Je me suis laissé aller avec les paroles et ça donne quelque chose d’abstrait, car j’aime beaucoup travailler avec l’abstrait », ajoute-t-il.

Une chanson pour le 350e de Nicolet

En plus de ses trois pièces inspirées de lieux précis de Nicolet, Fred Murray a reçu le mandat de composer une pièce sur la ville de Nicolet afin de souligner son 350e anniversaire. Le processus de création, légèrement différent de celui des pièces de son EP, consistait à conjuguer trois temps dans la chanson; le passé, le présent et le futur.

Afin de composer Ma ville est un jardin, Murray a recueilli des souvenirs d’ainés, les témoignages d’employés de la Ville de Nicolet afin d’en extraire l’essence de leur sentiment d’appartenance, ainsi que les rêves et espoirs d’enfants de son entourage.

« Les enfants disaient qu’ils aimeraient avoir une ville sans voiture, une ville où tout le monde est ami, une ville où il n’y a pas de violence, une ville où il y moins de lumière afin de mieux voir les étoiles! J’avais un imaginaire très différent de la part des enfants, alors que les ainés parlaient plutôt des gens et des endroits qu’ils ont connus », illustre Murray.

« C’est un peu comme si j’étais en contact avec l’inconscient collectif, alors c’est vraiment très agréable comme processus créatif. Je me laisse porter par l’image qui est la plus forte, et j’avance. » Murray explique qu’il s’agit d’une chanson joyeuse qui comprend beaucoup d’instrumentation, dans un style plutôt différent de ses autres pièces.

La pièce Ma ville est un jardin sera dévoilé le 1er septembre prochain, à la place éphémère du 350e, dès 19h. Fred Murray jouera également son mini-album La rivière du temps, en plus de raconter son processus créatif. La pièce sera rendue disponible par la suite sur le site web de la Ville de Nicolet.