Les CHSLD centricois revivront la magie de l’Expo 67
PIERREVILLE. Julie Lahaie a ce don de raviver la mémoire de certains aînés ou, à tout le moins, de faire briller leurs yeux l’instant d’un moment. En juin dernier, la technicienne en loisirs du CHSLD Lucien-Shooner de Pierreville a monté de toutes pièces une exposition portant sur l’Expo 67 qui leur a permis de remonter 55 ans en arrière. Le succès a été tel que l’exposition voyagera dans tous les CHSLD du Centre-du-Québec et dans quatre résidences privées pour aînés (RPA) au cours des deux prochaines années.
« C’est le premier projet qu’on va partager d’un CHSLD à l’autre. Je pense que ça commencera à être plus régulier. La pandémie a soudé les techniciens [en loisirs de la région]. On se parlait tous les jeudis et on avait des Zoom Cafés durant lesquels on partageait des projets », indique Julie Lahaie.
Le sien a particulièrement retenu l’attention des intervenants membres de l’Association des services de loisirs en institution du Québec (ASLIQ région Centre-du-Québec) et de Loisir Sport Centre-du-Québec, qui lui a alloué un montant pour permettre la réalisation de la tournée centricoise. « Ils étaient contents de le faire car il n’y a pas souvent de projets soumis pour cette clientèle-là », mentionne Mme Lahaie.
Le beau de la chose, c’est que l’exposition est facilement adaptable aux espaces disponibles dans chacun des établissements. Chaque technicien en loisirs peut donc choisir les pièces qui conviennent le mieux à son type de clientèle et la façon la plus optimale de lui faire vivre l’expérience. Bref, il y a place à la créativité, ce qui rendra l’exposition unique à chaque fois qu’elle sera déployée.
« Je vais faire voyager un livre d’or à signer d’un CHSLD à l’autre. J’aimerais aussi que les gens prennent des photos pour voir comment mes collègues ont monté ça! »
Le contenu
L’exposition comporte plusieurs pièces: valises, documentaire à diffuser, reproductions de passeports, drapeaux, photos, vêtements… « J’ai acheté des choses sur Marketplace et j’ai reçu plusieurs dons dans le cadre de ce projet. »
Julie Lahaie a aussi récupéré des vêtements de poupée confectionnés par des membres de sa famille à l’époque, notamment une reproduction de l’uniforme porté par les hôtesses de l’Expo 67. Pour les fins de l’exposition, la technicienne en loisirs les a enfilés sur des poupées Bratz et Barbie.
Elle a également créé plusieurs codes QR menant à des vidéos permettant aux visiteurs de vivre l’expérience de l’Expo 67. « On peut voir ce que faisait l’hôtesse, faire un tour de mini-rail, etc. Il suffit simplement de les scanner avec un appareil intelligent pour accéder aux vidéos. »
Avant de mettre sur pieds l’exposition, la conceptrice a réalisé quelques recherches à propos de l’Expo 67 : « Je n’étais pas née lorsqu’elle a eu lieu », rigole-t-elle.
Elle a donc visionné des documentaires et consulté divers ouvrages pour se mettre dans l’ambiance… et elle y a pris goût! « J’ai appris plein de choses », lance-t-elle, avant d’énumérer une série d’anecdotes historiques en lien avec l’Expo.
Les réactions
L’intérêt a été au rendez-vous auprès des résidents du CHSLD Lucien-Shooner durant tout le mois où l’exposition a été présentée.
Guylaine Langlois, fille d’une résidence, en témoigne : « Ma mère a 92 ans. Avec la vieillesse, elle est portée à vouloir dormir de plus en plus. Au départ, elle ne voulait pas venir voir l’exposition. Je l’ai finalement emmenée en fauteuil roulant et quand elle est rentrée, ses yeux se sont ouverts. Julie lui a tendu un passeport en lui souhaitant la bienvenue et elle l’a étampé. Ma mère s’est montrée expressive pour une rare fois. C’est un bon moment que j’ai eu avec elle. C’était beau à voir ».
La trentaine de résidents a été mise en contact avec l’esprit de l’Expo 67 du 9 mai au 8 juillet. Certains ont même eu la chance de participer à un quiz créé de toutes pièces par Julie Lahaie, y compris les familles, les bénévoles et les invités du CHSLD. « Ce qui est intéressant dans tout ça, c’est que tous les résidents, y compris la clientèle la plus lourdement atteinte, ont pu faire une activité en lien avec l’exposition », se réjouit la technicienne en loisirs.
Plusieurs se sont montrés reconnaissants : « Des résidents m’ont dit: Toute ma vie, j’ai parlé de l’Expo 67 à mes enfants et là, tu me donnes la chance de leur montrer. Plusieurs ont aussi partagé des souvenirs qu’ils avaient. »
À partir du 20 août, la magie de l’Expo sera transférée au CHLSD Frédérick-George-Hériot de Drummondville; le premier arrêt de la tournée centricoise.