Le bonheur de jouer de la musique
BÉCANCOUR. Un dimanche sur deux, Gérard Leblanc sort son harmonica et monte sur la scène de la Villa Domaine, où il réside. Ses prestations, sans prétention, sont grandement appréciées. « C’est un bon médicament, la musique! On fait ça dans le plaisir », dit-il.
« J’ai commencé à jouer de l’harmonica à 7 ans. J’en ai 87 aujourd’hui, mais j’ai passé une quarantaine d’années sans en jouer. J’ai recommencé pour le plaisir et on s’amuse depuis ce temps-là! », raconte ce bon vivant.
Le folklore québécois, c’est son répertoire de prédilection. Les rigodons et les chansons à répondre, il connaît ça! « Ça va faire 13 ans que je suis à la Villa. Je joue de la musique là depuis le début, et plus encore, parce qu’avant même de déménager ici, je venais jouer. »
Rassembleur, il s’est entouré de bons musiciens. Par exemple, depuis un peu plus d’un an, une autre résidente de la Villa, Denise Chandonnet, se greffe à lui le troisième dimanche après-midi du mois, avec son accordéon. Deux guitaristes (Mario Boucher et Jean-Marc Bourgeois), une pianiste (la nièce de M. Leblanc) et une chanteuse (la fille de M. Leblanc) complètent généralement l’ensemble pour offrir aux résidents un spectacle endiablé, auquel ils sont tous invités à participer.
« C’est plaisant parce qu’on a de bons musiciens et chanteurs. Les gens aiment bien ça », rapporte Denise Chandonnet, qui manie l’accordéon depuis un bon bout de temps déjà. « J’ai commencé à en jouer assez jeune. On est une famille de musiciens. Ma mère a joué de la musique jusqu’à 90 ans; de la guitare hawaïenne! »
Celle-ci a inculqué à Denise Chandonnet, à son frère et à ses sœurs l’amour de la musique: « Mon frère aussi joue de l’accordéon. Ça brasse quand ma famille vient me voir! », s’exclame la musicienne, qui est d’ailleurs montée sur la scène de la Villa Domaine avec ses proches à quelques reprises déjà. « On a beaucoup de plaisir quand on se rencontre. »
Du côté de Gérard Leblanc, c’est son frère Marc, de quinze ans son aîné, qui lui a appris à jouer de l’harmonica. « Il payait ses harmonicas 75 cents. C’était des Hohner. J’utilise les mêmes. Quand j’ai commencé à en jouer, ils me coûtaient 1$. Aujourd’hui, ils sont rendus à 66$! », raconte M. Leblanc.
Il s’agit d’un instrument de musique qu’il faut remplacer régulièrement, « surtout si on souffle fort dedans », précise-t-il. « Mon frère en prenait un par veillée! Aujourd’hui, avec les micros, [le son] est amplifié. On souffle moins fort, alors il y a moins de dépôts à l’intérieur. »
L’un de ses plus beaux moments de musicien a été l’enregistrement d’un CD chez un professionnel de Drummondville avec, notamment, le violoniste Robert Pinard, bien connu des amateurs de la Soirée canadienne. « Ma femme Madeleine a fait une chanson [sur cet album]. Il y a un orchestre professionnel avec moi. L’album s’appelle Souvenirs de jeunesse. Je l’ai enregistré en 2008. Je l’ai ici. Je ne l’annonce pas beaucoup, mais je le vends quand on me le demande. »
L’harmoniciste entend continuer à divertir les résidents de la Villa Domaine Saint-Grégoire tant qu’il le pourra : « Je vais continuer aussi longtemps que je vais avoir du souffle », promet-il.