Lancement de l’exposition Aianishkat – De génération en génération

ODANAK. Le Musée des Abénakis relance sa programmation d’expositions temporaires dans une salle nouvellement rénovée. À partir du 1er mars et jusqu’au 1er juin, c’est l’exposition Aianishkat – De génération en génération des artistes ilnues Patricia et Raphaëlle Langevin qui y prendra place.

Le projet, porté par la marraine et la filleule, résulte de leur exploration de la transmission culturelle et identitaire au féminin, mais aussi du rapport au statut Indien selon les générations de femmes.

En 2021, alors que Raphaëlle découvrait les joies et les inquiétudes liées à l’arrivée de son premier enfant, et que Patricia débutait des recherches généalogiques sur la lignée familiale de ses grands-parents maternels, les constats et les questionnements des deux femmes se sont multipliés.

« Ma fille Théa n’avait que quelques mois lorsque j’ai réalisé qu’elle n’avait pas réellement de statut Indien et que je ne savais même pas si elle y avait droit. Ma fille est née et a grandi dans la communauté, mais elle pourrait ne jamais pouvoir faire partie des Pekuakamiulnuatsh à cause du cadre gouvernemental actuel », relate Raphaëlle. De son côté, Patricia observe l’omniprésence du masculin dans l’identité du nom et la généalogie, et souhaite redonner aux femmes tous les honneurs qui leur reviennent.

« Le Musée est un espace de dialogue, d’ouverture et de solidarité entre les Premières Nations. Présenter Aianishkat, c’est faire écho à cette mission qui consiste à offrir un témoignage historique et contemporain sur la culture abénakise, tout en mettant en lumière les liens profonds qui nous unissent aux autres Nations », souligne Vicky Desfossés-Bégin, directrice du Musée des Abénakis.

L’affirmation de l’importance de la place des femmes dans la transmission des cultures autochtones, l’audace et l’approche artistique intégrée à la technologie sont autant de raisons qui en font une exposition incontournable, et une invitation à réfléchir et à discuter des enjeux actuels, mais surtout de l’avenir.

Notons qu’il s’agit d’une première exposition, à la fois solo et conjointe, pour les deux artistes. Elles ont pu compter sur le soutien financier de la Société de développement économique ilnu, du Conseil des arts du Canada et du Musée Ilnu de Mashteuiatsh, ainsi que sur l’appui de leurs partenaires de création : COlab innovation sociale et culture numérique d’Alma, la Boîte Rouge VIF et Kamishkak’Arts. (SP)