Karl Grondin à la direction générale du Théâtre Belcourt

BAIE-DU-FEBVRE.  Alors que Karl Grondin était allé prêter main-forte pendant quelques mois au Théâtre Belcourt, son rôle de directeur général a été officialisé en août dernier. L’homme de Gentilly en est à son premier défi dans le milieu culturel et est très enthousiaste à l’idée d’ajouter ses couleurs dans ce théâtre qu’il qualifie de véritable bijou.

En mars 2022, le Théâtre a été frappé par un tragique événement lors du décès du Marc Lachance, employé et ami du Belcourt, une onde de choc dans ce milieu tissé serré. C’est alors que Michel Gagnon, président du conseil d’administration du Théâtre Belcourt, a appelé son ami Karl Grondin en renfort.

« Mario Courchesne, l’ancien directeur qui a été au théâtre pendant 20 ans, est aussi allé prêter main-forte pour aider à relancer la saison. On est arrivé la première semaine d’avril alors que les spectacles commençaient quelques jours plus tard. Ça a commencé un peu sur les chapeaux de roues, parce que ça faisait 3 ans qu’il n’était plus là, et moi je ne connaissais rien au système de billetterie! », raconte M. Grondin.

Après 4 mois de travail en tant que soutien administratif, les membres du conseil d’administration ont décidé d’offrir le poste de directeur général à Karl Grondin, offre qu’il ne pouvait pas décliner. Cette opportunité arrivait à point dans son parcours professionnel, après avoir passé 8 ans en tant que conseiller politique pour Donald Martel, député de Nicolet-Bécancour, carrière qu’il avait mise de côté afin de se présenter à la mairie de Bécancour aux dernières élections municipales.

« Je connaissais la salle pour être venu voir des spectacles, et comme je connaissais Michel (Gagnon), je savais un peu dans quoi je m’embarquais, dans le sens que Baie-du-Febvre, c’est une communauté tissée serrée et très impliquée, et c’est surtout ça qui m’a charmé », explique le Bécancourois. Il souligne d’ailleurs que l’implication bénévole au Théâtre Belcourt n’est pas sans lui rappeler celle qui gravite autour de l’organisation du Carnaval de Gentilly.

« Le soir du spectacle, il y a des bénévoles à l’accueil, à la billetterie, au bar… Il n’y a que deux employés ici! », rappelle ce dernier. « On réussit tout de même à présenter bon nombre de spectacles – on en a déjà une bonne trentaine de prévus d’ici l’été prochain – alors que certains sont annulés dans de grandes salles par manque d’employés et de techniciens! »

Un premier saut dans le monde culturel

Bien que Karl Grondin ait siégé sur bon nombre de conseils d’administration, il s’agit de sa première expérience en tant que directeur général dans un milieu culturel. « C’est la première fois que j’ai un poste de l’autre côté, si l’on peut dire! », lance-t-il.

M. Grondin est toutefois très enthousiaste et confiant de ce qu’il peut apporter à l’institution. « Je suis un gars qui aime beaucoup la musique et les spectacles, je suis quelqu’un qui en consomme beaucoup une année et qui aime se déplacer pour aller voir des artistes! », dit-il.

« C’est une belle job, dans le sens qu’on vend du bonheur, ici! Les gens sont d’autant plus contents de sortir et de venir voir des spectacles après la période qu’on vient de passer! », ajoute-t-il en faisant référence à la pandémie.

Bien que Karl Grondin souhaite apporter ses couleurs au Théâtre Belcourt, il ne veut pas mettre de côté la recette gagnante de l’endroit. Il a d’ailleurs été surpris, en s’occupant de la billetterie, qu’il y ait autant de gens de l’extérieur qui se déplacent à Baie-du-Febvre pour assister à un spectacle : Mauricie, Drummondville, Saint-Hyacinthe, et même parfois en provenance de la périphérie de Montréal!

Le nouveau directeur général n’a pas encore eu à toucher à la programmation, car des approches avaient déjà été faites par l’ancienne administration. Pour l’instant, M. Grondin souhaite miser sur l’ambiance entourant les représentations.

« Depuis la COVID, les spectacles n’ont souvent plus d’entractes, ce qui engendre une perte de revenus, car les gens utilisent moins le service de bar. Je voudrais alors créer un petit lounge et inviter les gens à venir prendre un petit verre avant le spectacle, en petit groupe, en couple d’amis ou en famille », mentionne M. Grondin.

« Je vais arriver avec de nouvelles idées, mais je ne veux rien chambarder. Le Théâtre a prouvé son succès avec les années avec sa programmation et la qualité de sa salle. On a un bijou entre les mains et je veux le polir », conclut le nouveau directeur général.