Artistes de mère en filles

BÉCANCOUR. Création plume d’argent, ce sont une mère et deux filles qui partagent une seule et même passion, celle des arts. Elles sont unies par la fibre artistique, plus précisément par la peinture et la pyrogravure.

Nancy Roy vit d’ailleurs dans un décor agrémenté par ses pyrogravures et les peintures de ses deux filles, Catherine Jutras et Catsy Roy.

Mme Roy a commencé la pyrogravure alors qu’elle était en centre d’accueil, alors âgée d’une quinzaine d’années. Les jeunes devaient se trouver des activités. Elle n’était pas friande de télé, alors de 20 h à 22 h, quand tous les jeunes «étaient plantés devant la télé», cela ne l’intéressait pas. C’est donc durant ce temps qu’elle pratiquait sa pyrogravure. «Je passais mes soirées à faire ça! Et c’est encore le cas aujourd’hui, avoue-t-elle. Et encore plus, parce que je me suis améliorée et perfectionnée avec le temps.»

Mme Roy n’a ailleurs aucune formation et a appris par elle-même. «Je ne te dis pas que je n’en ai pas scrappé, des morceaux de bois! Mais j’en ai sorti des beaux, aussi!», lance-t-elle en riant. Aujourd’hui, la Bécancouroise peut même reproduire des portraits par pyrogravure.

La pyrogravure, Nancy Roy peut en faire sur n’importe quelle pièce de bois. «Il n’y a pas grand-chose que je regarde qui ne me tente pas!», dit-elle avec humour. Cela traduit bien d’ailleurs la passion artistique qui l’anime. Selon Mme Roy, cet art nécessite une bonne dose de patience. Il faut beaucoup de minutie pour les lignes droites et il faut savoir ajuster la température et la pression selon l’essence de bois.

Côté inspiration, au-delà des demandes personnalisées et des portraits, Mme Roy a beaucoup travaillé le thème autochtone et a produit plusieurs œuvres engagées, comme sur la pandémie de COVID-19 ou encore sur le tragique décès de Joyce Echaquan.

Une passion qui se transmet

La fille ainée de Nancy Roy, Catherine Jutras, est plutôt portée par l’art abstrait, raison pour laquelle elle a d’ailleurs toujours refusé d’essayer la pyrogravure, technique qui ne lui permet pas, selon elle, de s’exprimer avec abstraction. Tout comme sa maman, elle est autodidacte.

Mme Jutras a commencé à s’exprimer davantage par la peinture lorsqu’elle n’arrivait plus à exprimer par les mots ce qu’elle ressentait. D’ailleurs, le confinement dû à la pandémie été plutôt prolifique, une période durant laquelle elle a ressenti le besoin de se défouler émotionnellement. Durant cette période, elle a entre autres vécu une grossesse, d’où certaines toiles dans lesquelles on peut deviner un bedon tout rond.

En plus de la peinture acrylique, elle utilise tout ce qui lui tombe sous la main: brillants, feuilles, résine, parfois plusieurs d’épaisseurs de peinture, créant des toiles tout en relief et en texture.

Catsy Roy, la cadette de la famille, est la seule à avoir suivi des cours de peinture. Son art est moins abstrait que celui de sa grande sœur; sur ses toiles, on peut voir notamment des animaux, comme des chevaux.

Le projet de la page Facebook Création plume d’argent était à la base, en plus d’un rendez-vous familial, une demande de l’entourage des trois dames. Le projet est par la suite devenu une façon de décrocher des contrats pour des commandes personnalisées.