Une grande messe pour la petite Aurore

COMMUNAUTÉ. Le 12 février 2020, victime de maltraitance, il y aura 100 ans qu’est décédée Aurore Gagnon. Afin de se rappeler sa mémoire et faire en sorte que ce type d’histoire tragique ne se répète pas, une célébration religieuse aura lieu le 7 mars à 16h à l’église de Fortierville.

«Bien que les mentalités ont évolué, il reste du chemin à faire pour protéger nos enfants de la misère et des mauvais traitements. En plus de se rappeler Aurore Gagnon, notre célébration servira à cela», explique Yvonne Lachance, responsable du Centre d’interprétation de Fortierville.

Pour passer de la parole aux actes, le comité organisateur composé de cette dernière en compagnie de Catherine Bélanger, Colette Bélanger, Colette Cloutier, Louisette Dubé, Carole Grimard mettra les enfants au cœur de cette messe via une chorale. Sous la direction de Cindy Lemay, ils interprèteront des chansons significatives comme «Prendre un enfant» d’Yves Duteil, «Si on chantait ensemble» de Jean Lapointe, «S’il suffisait d’aimer» de Céline Dion et «Je vole» de Michel Sardou. En plus des enfants et de la chorale de l’église de Fortierville, Patricia Bélanger sera présente en musique.

De plus, Gilles Lemay, évêque d’Amos, originaire de Leclercville concélébrera la messe avec Jean-Paul Lacroix, Réal Grenier et Yvon Trottier. «Gilles Lemay tenait à le faire. Nous avons également invité les députés et les maires des municipalités qui composent notre paroisse», ajoute Yvonne Lachance.

Notons que les sommes recueillies lors de la quête serviront à l’achat d’une pierre tombale pour Marie-Anne Caron, la mère d’Aurore.

 

À propos d’Aurore Gagnon

Née le 31 mai 1909, Aurore Gagnon est la seconde fille de Télesphore Gagnon et de Marie-Anne Caron. Sa mère décède de la tuberculose en janvier 1918. À peine âgée de 10 ans, Aurore Gagnon s’éteint 12 février 1920.

Le 13 février 1920, à la lumière des blessures constatées sur le corps de Aurore Gagnon, le coroner Georges William Jolicoeur demande à Lauréat Couture, policier, de se rendre chez la famille Gagnon afin de récupérer le corps. L’autopsie pratiquée par le médecin légiste Albert Marois et le docteur Andronic Lafond se déroulera à la sacristie de l’église de Fortierville. Ils indiqueront au coroner «… que la mort de l’enfant ne pouvait être attribuée à un accident ou une maladie quelconque».

Le 21 avril 1920, Marie-Anne Houde, la belle-mère de Aurore Gagnon, est reconnue coupable de meurtre. Elle sera condamnée à la mort par pendaison par le juge Louis-Philippe Pelletier. Sa peine sera commuée en sentence à vie par la suite. Marie-Anne Houde est libérée le 3 juillet 1935 pour des raisons de santé. Elle décède du cancer le 13 mai 1936 à Montréal.

Devant le juge Désy, toujours à Québec, le procès de Télésphore Gagnon s’ouvre le 23 avril 1920. Le père de Aurore Gagnon évita la potence en étant reconnu d’homicide involontaire. Malgré une condamnation à vie à purger au pénitencier Saint-Vincent-de-Paul, il est libéré cinq ans plus tard pour «bonne conduite». À sa sortie de prison, Télésphore Gagnon revient vivre à Fortierville. Il est décédé le 30 août 1961 à l’âge de 78 ans.

 

Sources :

Éric Veillette. L’affaire Aurore Gagnon : Le procès de Marie-Anne Houde. Les éditions de l’apothéose. 2015. 436 p.

https://historiquementlogique.com/laffaire-aurore-gagnon-lintroduction/

Bibliothèque et archives nationales du Québec

http://blogues.banq.qc.ca/instantanes/2016/02/12/aurore-gagnon-lenfant-martyre/

Les grands mystères de l’histoire canadienne

https://www.canadianmysteries.ca/sites/gagnon/accueil/indexfr.html