S’aider pour mieux aider

SANTÉ. Serge Baron, Monique Pinard et Claude Houle ont tous les trois trouvé le soutien nécessaire auprès de l’Association des personnes proches aidantes de Bécancour-Nicolet-Yamaska (APPABNY).

«Quand on va chercher de l’aide auprès de cet organisme, on réalise qu’on est vraiment à bout et qu’on ne le savait pas. C’est comme si on avait oublié que nous aussi, on a des besoins», indique Monique Pinard.

Véronique Mergeay, de l’APPABNY, le confirme: «Souvent, lorsque les proches aidants nous contactent, ils sont en état d’épuisement, mais ont de la difficulté à l’admettre car ils ont peur d’être jugés. Il y a tout un cheminement à faire avant d’être capable de demander de l’aide.»

Ce cheminement commence par une simple question: Comment vas-tu?. «C’est généralement la première question qu’on leur pose, indique Mme Mergeay. Plusieurs réalisent alors que ça fait une éternité qu’on ne le leur a pas demandé. Ils se font toujours demander comment va la personne malade, comme si l’aidant n’existait plus.»

Le saviez-vous?

L’APPABNY aide environ 200 personnes par année.

«Par automatisme, on répond sans trop de conviction que ça va bien, constate Claude Houle. On se dit qu’on n’est pas malade; que l’autre l’est et que sa situation est bien pire!»

Une perception que les proches aidants doivent absolument bannir de leur tête, si l’on se fie à Mme Mergeay: «Les proches aidants ont souvent des problèmes de santé qu’ils vont mettre de côté justement parce qu’à leurs yeux, l’autre est dans une pire situation et a davantage besoin d’aide. On est là pour leur faire réaliser que s’ils tombent, ils ne pourront plus aider leur être cher; qu’ils doivent prendre soin d’eux aussi. Oui, ils sont pleins de bonne volonté, mais il faut faire attention qu’ils ne le fassent pas à l’encontre de leur propre santé.»

Rechercher l’équilibre

Véronique Mergeay ajoute qu’il est important, pour les proches aidants, de s’accorder du temps pour eux.

«Il y a une vie autour de la proche aidance. À l’Association, en plus des rencontres individuelles, on offre des activités sociales pour briser l’isolement, comme les Cafés entr’aidants et autres. Ça permet de tisser des liens avec d’autres gens dans la même situation.»

Elle précise aussi qu’il importe de bien se préparer à «l’après». «Une fois que la personne aidée décède, il faut non seulement faire ce deuil, mais aussi celui du rôle de proche aidant. Pendant longtemps, tu es essentiel à quelqu’un, puis du jour au lendemain, plus rien. Un grand vide peut s’installer, d’où l’importance de trouver un certain équilibre avant.»

 

Témoignages

«Je suis une utilisatrice de l’Association et je vous assure que c’est efficace. Les services sont offerts rapidement. Les intervenants ont conscience que le besoin est là, dans l’immédiat, et ils y répondent. Leur approche globale tient compte de la famille, du malade et de toi. C’est important que ce soit dit» – Monique Pinard

«Ça m’a tellement apporté! Il y a une belle chaleur quand on arrive là. On est accueilli à bras ouverts» –  Claude Houle