Ressource Aide Alimentaire: nourrir le ventre… et le cœur

NICOLET. Comme dans les autres ressources au front de la sécurité alimentaire au Cœur-du-Québec, on s’affaire à la Ressource Aide Alimentaire de Nicolet en prévision de la Saint-Valentin. Des bénévoles préparent des paniers dans le respect des règles sanitaires pour briser l’isolement qui touche encore plus qu’à l’habitude les personnes à faible revenu.

«Cette semaine, on fête la Saint-Valentin lors de notre distribution hebdomadaire. Il y a des fleurs, des chocolats et des mots d’amour», précise la directrice Francine Baril.

L’aide alimentaire a beaucoup changé depuis le 13 mars 2020, dit-elle. «À la base, ici, on est un comptoir alimentaire et une tablée populaire. Avec la pandémie, après 23 ans, on a dû repenser complètement nos façons de faire. Habituellement, on avait une soixantaine de bénévoles en plus de nos trois employés. On faisait manger une quarantaine de personnes sur l’heure du diner. On a dû arrêter ça en tenant compte de la grandeur de nos locaux.»

«Mais on a des gens vulnérables et on se devait de les nourrir, poursuit la directrice. On s’est viré de bord et on a sorti à l’extérieur sous un chapiteau. Une dizaine d’autres organismes sont venus nous aider. On pensait que cela durait deux semaines. Mais comme on le sait, ç’a continué et continué. Et au début de l’été, on a commencé à réintégrer des bénévoles», souligne une directrice générale qui apprécie leur apport inestimable et celui des donateurs, non sollicités insiste-t-elle, qui ont apporté les ressources financières permettant de traverser la tempête.

Bien que ce fut épuisant, «c’est lourd de porter ça», l’équipe de la Ressource a quand même pu maintenir le lien avec sa clientèle. «Au début de la crise, j’étais dehors avec du café. Oui, pour remettre de la nourriture, mais aussi pour discuter. Les gens qui viennent ici sont souvent isolés au plan social. Encore plus avec la COVID. C’était important qu’ils puissent continuer de se confier et, quand c’est nécessaire, qu’on les réfère. On tient le fort. Maintenant, la distribution se fait à l’intérieur, mais on donne des rendez-vous afin d’éviter une trop grande affluence lors de la distribution», explique-t-elle en précisant que l’on distribue environ 115 paniers par semaine.

«Nous avons eu une hausse au printemps, des travailleurs qui ont perdu leur emploi, mais depuis, ça s’est stabilisé. Ce n’est pas facile de demander de l’aide pour la première fois. Mais ici, on a le sourire et on accueille avec chaleur et amour.»