Nicolet devient une communauté bleue
NICOLET. Toujours soucieuse de l’environnement et du développement durable, la Ville de Nicolet va encore plus loin dans ses démarches en devenant la troisième «communauté bleue» au Québec et la première en Mauricie et au Centre-du-Québec.
Le projet vise à reconnaître le droit à l’eau et au service d’assainissement, à promouvoir les services d’eau et d’eaux usées financés et détenus par les gouvernements pour éviter la privatisation, mais surtout à bannir ou éliminer progressivement la vente d’eau embouteillée dans les établissements municipaux et lors des activités municipales.
La Ville souhaite ainsi s’attaquer à la problématique des bouteilles en plastique qui sont très polluantes à produire. Elles sont aussi dommageables pour l’environnement étant donné qu’elles sont difficilement recyclables. Elles prendraient 400 ans à se décomposer pas lors qu’elles sont jetées. Sans oublier le continent de plastique qui s’est formé dans le nord-est du Pacifique!
La Ville souhaite aussi faire la promotion de son eau qui est 1500 fois moins cher que l’eau embouteillée. «C’est une question de goût, mais on a de l’eau d’excellente qualité et qui est accessible, plaide la mairesse de Nicolet. Parce qu’acheter des bouteilles, c’est quand même coûteux et ça laisse une empreinte écologique importante.»
Des efforts en ce sens ont déjà été entrepris par la Ville qui a déjà éliminé les bouteilles d’eau à l’Hôtel de Ville où seulement des pichets et des verres sont désormais disponible pour s’abreuver. Il faudra maintenant élargir le tout dans chacun des édifices municipaux, dont la caserne et l’aréna, par exemple.
Les commerces pourront continuer d’en vendre, mais plus dans les événements municipaux. La Ville n’en distribuera pas non plus dans les activités municipales comme la Fête nationale, les Plaisirs Verts, etc. On prévoit y placer des réservoirs où les gens pourront se remplir.
D’autres abreuvoirs ou points d’eau pourraient s’ajouter progressivement à différents endroits de la Ville, notamment dans les parcs. «Il peut y avoir des fontaines qui sont branchés à l’aqueduc directement ou des systèmes de méga gourde où les gens pourront remplir leur bouteille», souligne la mairesse.
«Il n’y aura pas de police de bouteilles d’eau, mais on va assumer notre rôle de leader.»
-Geneviève Dubois, mairesse de la Ville de Nicolet
Il y a également une réflexion qui devra s’entamer pour les pompiers du Services de sécurité incendie qui se servent de bouteilles d’eau pour s’hydrater lorsqu’ils combattent un brasier. «Parce qu’une fois revenu du feu, tous les équipements s’en vont en décontamination. Est-ce que ce serait le cas aussi pour les gourdes d’eau?, explique la mairesse.
«Il faut qu’ils soient capables de s’approvisionner sur place et ils ne feront pas ça à même le boyau, rigole Geneviève Dubois. On regarde pour trouver une solution durable. Les camions pourraient certainement être équipés de réservoir exprès pour ça.
En plus de la Ville, plusieurs partenaires se joignent à la démarche. Thermoforme changera les 15 distributeurs d’eau en bouteille dans l’usine par un système d’osmose inversé raccordé à l’aqueduc pour alimenter ses travailleurs.
L’École nationale de police embarquera aussi dans le mouvement en éliminer systématiquement l‘eau embouteillée des événements et la cafétéria.
Le milieu scolaire a aussi joint le mouvement. Le CNDA et Curé-Brassard n’ont déjà plus de bouteilles d’eau. Des efforts de préservation de l’eau et de réutilisation des contenants sont aussi en cours.
Des gourdes en métal à l’effigie de la Ville et de la communauté bleue seront aussi en vente à l’Hôtel de Ville au coût de 5$ pour que la population puisse participer au mouvement et l’avoir lors des événements. «Ça va venir compenser un peu le fait de ne plus vendre de bouteilles d’eau», estime la mairesse.
Le saviez-vous?
À travers le monde, une quarantaine de villes sont des Communautés bleues dont Paris, Berlin ou Madrid. Au Québec, Amqui, Danville et Nicolet mettent l’épaule à la roue. Le projet consiste à reconnaître le droit humain à l’eau et aux services d’assainissement, promouvoir des services d’eau potable et d’eaux usées financés, détenus et exploités par le secteur public et interdire la vente d’eau embouteillée dans les édifices publics et lors des événements.
Le chiffre
18 000 C’est le nombre de bouteilles d’eau qui sont distribués chaque année lors des événements sur le campus de l’École nationale de police du Québec. Un nombre que l’institution s’est engagée à enrayer.