L’histoire d’un combattant
TÉMOIGNAGE. Pascal Boisvert n’a pas manqué un seul Relais pour la vie au cours des neuf dernières années, mais l’événement a pris un tout autre sens pour lui il y a cinq ans.
Le survivant d’honneur de la 11e édition du Relais de Nicolet-Bécancour – qui aura lieu dans la nuit du 9 au 10 juin, au terrain des loisirs de Saint-Grégoire – y avait d’abord participé pour soutenir un ami, dont la mère était atteinte par la maladie. À peine deux ans plus tard, c’était au tour de la sienne de recevoir le diagnostic.
Puis, en 2013, on lui a découvert un lymphome non hodgkinien. Un mal semblable à celui qu’a vaincu Saku Koivu et qui est plus agressif que celui qu’a combattu Mario Lemieux.
Une annonce qui a été particulièrement émotive pour lui… alors qu’il venait tout juste de recevoir une autre nouvelle qui allait changer sa vie. «Le lundi, j’apprenais que j’allais avoir une petite fille, et le vendredi, que j’avais le cancer. Ç’a été tough. Je me suis effondré, témoigne-t-il. À 30 ans, tu ne penses pas nécessairement que ça puisse t’arriver.»
Pascal Boisvert admet alors avoir quelque peu perdu ses repères. Parce que si sa mère avait passé par là avant lui, deux ans auparavant, elle n’avait pas fait de chimio. Ce qui l’a aidé? C’est le soutien psychologique offert par la Société canadienne du cancer grâce au Relais pour la vie. «Ça m’a rassuré», note-t-il.
«Le lundi, j’apprenais que j’allais avoir une petite fille, et le vendredi, que j’avais le cancer.»
Du soutien pour passer au travers
Il a notamment pu consulter la documentation pour mieux comprendre sa maladie. Le survivant d’honneur a pu ainsi connaître les étapes qu’il aura à affronter au cours de son épreuve. Il a aussi pu bénéficier d’un jumelage avec une autre personne qui a été atteinte de la même maladie pour pouvoir recevoir des conseils. Pascal Boisvert a aussi participé à des forums de discussions où il a pu raconter son histoire et tirer profit de celle des autres.
Il y a également la recherche financée par le Relais qui lui a permis d’être encore en vie. «Il y a 20 ans, je n’aurais peut-être pas pu m’en sortir. Les traitements se sont développés et ils sont plus efficaces qu’avant. J’avais quand même un pronostic de 80% de guérison. C’est intéressant à savoir quand tu l’apprends, mais tu attends toujours de te faire dire que tout est terminé», souligne celui qui rêve du jour où le taux sera de 100%.
C’est en juin prochain qu’il saura s’il a définitivement vaincu la maladie. Il demeure serein en attendant de passer le dernier scan qui confirmera la fin de sa rémission. «Ce sont les deux premières années qui étaient les pires. Parce que les chances que ça revienne diminuent d’année en année, raconte-t-il. Maintenant, ça va bien. Il faut passer à autre chose. La tête est bien faite. On dirait que les mauvais souvenirs disparaissent et qu’on réussit à passer par-dessus.»