Le PAIS trouve écho en Outaouais
BÉCANCOUR. Le Projet d’accueil et d’intégration solidaire (PAIS) que conduit depuis quatre ans la MRC de Bécancour fait tache d’huile en Outaouais. Des chercheuses de l’Université du Québec en Outaouais vont l’étudier et appuyer quatre MRC de cette région dans son implantation.
Anyck Dauphin, docteure en économie et professeure au département des sciences sociales, s’intéresse aux facteurs qui rendent les communautés plus accueillantes. Sa curiosité a été piquée par le Projet d’accueil et d’intégration solidaire (PAIS) que mène, depuis 2016, la MRC de Bécancour avec le soutien d’une foule de partenaires communautaires et locaux.
Le PAIS fait déjà des jaloux aux quatre coins de la province et particulièrement en Outaouais. Le projet est devenu un modèle à suivre. Il a accompagné une quarantaine de nouveaux arrivants dans leurs démarches d’immigration, de francisation et d’intégration chez nous.
Il a allumé les lanternes des décideurs de quatre MRC de l’Outaouais dont le profil est similaire à celui de la MRC de Bécancour: les MRC de la Vallée-de-Gatineau, des collines de l’Outaouais, de Pontiac et de Papineau. Le déclencheur: une émission de télévision de la Semaine verte qui vantait les mérites du PAIS.
Anyck Dauphin et Diibe Bakolimba, étudiante à la maîtrise en développement territorial et dont la thèse porte sur le travail du projet PAIS, vont tenter d’en percer les secrets. Ce sera plus facile qu’il n’y paraît, puisque la MRC de Bécancour est prête à les partager. «La première chose à faire est de savoir pourquoi le Projet d’accueil et d’intégration solidaire (PAIS) a si bien réussi. Il y a énormément de recherches qui se font sur la régionalisation de l’immigration. Il y a des facteurs qui rendent les communautés plus attrayantes que d’autres. Il s’agit de les documenter», explique Anyck Dauphin.
Les MRC de l’Outaouais doivent accueillir au cours des prochaines années seize familles dans quatre localités différentes. Les chercheuses vont dès cet automne rencontrer les acteurs et partenaires du PAIS, des agriculteurs et des familles de la région. Les conclusions de leur recherche-action seront partagées cet hiver avec les quatre MRC qui ont déjà mobilisé une foule de partenaires en Outaouais et fait connaître leurs intentions auprès du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec.
Pour Céline Auger, co-coordonnatrice du projet PAIS, cette attention est flatteuse. «La rétention, c’est tellement la clé du succès et en même temps, la difficulté qu’on a tous. C’est super intéressant qu’une autre région s’intéresse à ce qu’on fait. Ce l’est aussi pour nous, qui pourrons nous inspirer de ce qu’elle va faire», explique Mme Auger.
«Ça prend tout un village pour accueillir une famille», ajoute Céline Auger, citant un proverbe africain. Pour que ça fonctionne, «il faut impliquer les citoyens, qu’on soit fiers de nos racines, de les partager et de les élargir aussi. La clé, c’est la collaboration de tout le monde.»