Du Togo à Pierreville
PIERREVILLE. Charifou Tchagodomou est né au Togo, en Afrique de l’Ouest. Il quitte de la ville de Kara au Nord du Togo pour atterrir à Montréal en plein mois de décembre, après 16 heures de vol. Baptême de l’air! Il aura pour destination finale l’entreprise Novabus de Saint-François-du-Lac.
M. Tchagodomou va d’abord passer quelques années à Montréal, évaluer ses options. Il songe à poursuivre ses études et à obtenir une maîtrise en génie civil, à l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick. Il hésite à quitter Montréal, son cercle d’amis et son cousin. «À Montréal, j’avais déjà des amis qui étaient venus en tant qu’étudiants étrangers». Un cercle qui l’aide à refaire sa vie. Mais, de tout recommencer, dans une autre province, le tout jumelé au coût élevé des études, le font reculer.
Charifou Tchagodomou choisit alors de s’inscrire à un DEP en soudure et montage avec, à la clé, un boulot. C’est dans ce domaine qu’il travaille aujourd’hui pour le compte de Novabus. Charifou Tchagodomou arrive à Pierreville le 4 juin. Il s’en souvient. «Ça se passe bien, on aime notre travail». M. Tchagodomou se dit tout de même un peu triste de ne pas poursuivre sa carrière en génie civil. « Mais j’aime le travail manuel. Je ne m’ennuie pas». Il espère «travailler en soudure encore quelques années et, plus tard, suivre des cours du soir pour devenir inspecteur en soudure.»
M. Tchagodomou est arrivé seul au Canada. Son épouse et toute sa famille sont restés au Togo. Il n’a pas d’enfant. Un choix difficile. «C’est dû aux contraintes. Il n’y avait pas de travail au pays. Ici, c’est plus facile d’en trouver. On n’a pas le choix. Au début, c’était très dur pour moi, mais maintenant je me suis habitué. Je communique presque tous les jours avec ma famille. Tu sens un peu la famille à côté de toi. Je me suis aussi fait beaucoup d’amis à l’école», nous dit Charifou.
Et Pierreville par rapport à Montréal ? «C’est un grand changement. Je n’aime pas trop rester dans les grandes villes, je suis un peu solitaire. Pierreville est un endroit calme et très sympa. Les gens vous disent bonjour même s’ils ne vous connaissent pas».
Charifou se dit étonné d’avoir pu obtenir un emploi si facilement. «Si tu cherches, tu vas vraiment le trouver. Quand tu as un besoin, il y a un organisme pour t’aider. Tu n’es pas livré à toi seul. Le plus difficile a été d’être loin de ma famille. J’ai été les voir l’année passée pendant deux mois. Avec l’immigration, c’est difficile. Le dossier de ma conjointe est en cours. Avec la Covid, c’est un peu au ralenti», ajoute M. Tchagodomou, qui espère la retrouver bientôt.