Des artisanes tissées serrées

DESCHAILLONS. Se retrousser les manches après un drame permet souvent la réalisation de belles choses. C’est ce qu’ont fait les Fermières de Deschaillons après s’être retrouvées sans local à la suite de l’incendie de l’école, en 1977. Dans les mois suivants, elles ont créé la Coopérative de production artisanale de Deschaillons, toujours active après plus de 40 ans.

Cette coopérative rend accessible à ses membres neuf métiers à tisser de différentes grandeurs, permettant la fabrication de toutes sortes de pièces: catalognes, linges à vaisselle, nappes, couvre-lits, tapis, écharpes et plus encore.

C’est au 810, route Marie-Victorin, que se déroulent les activités du groupe. La bâtisse située en bordure du fleuve Saint-Laurent appartient à la Coopérative, qui en prend bon soin. «Chaque année, on essaie de l’améliorer un peu. On a maintenant l’air climatisé et le wifi», souligne la présidente, Suzanne Tremblay.

Membership

La Coopérative accueille des membres de Deschaillons et de tous les villages avoisinants. Pour le moment, seules des femmes en font partie, mais la porte est grande ouverte aux hommes également. Car tisser, c’est un loisir à la portée de tous, plaident les tisserandes.

Au moment d’écrire ces lignes, la Coopérative compte un peu plus d’une soixantaine de membres. De ce nombre, environ 25 sont actives. L’organisation est en mode recrutement. «On souhaite accueillir de nouveaux membres en 2021», partage Suzanne Tremblay.

Pas besoin de savoir tisser pour le devenir, insiste d’ailleurs la présidente, car «les nouveaux membres sont automatiquement jumelés à une personne d’expérience pour faciliter l’apprentissage du tissage et des règles de la coopérative.»

La première année, le nouveau membre doit débourser 30$. Cette première année lui permet d’apprivoiser le tissage et de voir si son intérêt persiste. Si c’est le cas, il pourra alors devenir membre à vie pour 70$ supplémentaires l’année suivante.

Le fonctionnement

Chaque membre a sa propre clé du bâtiment. Des listes de tissage sont établies au hasard pour chaque métier. Lorsque son tour arrive, le membre peut tisser selon ses disponibilités dans un délai de deux à trois semaines, tout dépendant du type de pièce.

Des pièces sont tissées spécifiquement pour la vente. «C’est ce qui nous permet de faire vivre notre coopérative», explique Mme Tremblay. «Par exemple, après avoir tissé quatre linges à vaisselle pour moi, j’en tisse un que la coop vendra. Sur demande, on doit aussi à participer à la création de plus grandes pièces au profit de notre organisation.»

Outre le tissage de pièces pour la vente, chaque membre doit également accepter de faire un peu de bénévolat, notamment en ce qui concerne les tâches d’entretien du local (balayeuse, époussetage et lavage de la salle de bain). Des équipes sont formées pour le lavage de vitres et de plancher une fois par année. L’été et lors du marché des artisans, des bénévoles sont appelés à tenir le comptoir de vente. «Bien entendu, le membre choisit les tâches qu’il veut faire», précise Mme Tremblay.

Dans l’ère du temps

Soucieuse de bien épauler ses membres, la Coopérative vient d’acquérir deux tablettes électroniques ainsi que le logiciel Fiberworks, qui permet de concevoir des patrons de tissage. Elle souhaite ainsi rendre accessibles de petites formations afin de faciliter, par exemple, l’apprentissage de certaines techniques. La Coopérative est également active sur Facebook.

On peut communiquer avec la Coopérative par courriel à coopdeschaillons@gmail.com ou encore aller à la rencontre de ses membres au Marché public de Deschaillons tous les samedis de l’été.