Cet été, Vladimir fera un jardin
PARISVILLE. Dans la Colombie de son enfance, Vladimir Viafara Mosquera cultivait un jardin avec sa grand-maman adorée. Des milliers de kilomètres plus au Nord, à Parisville au Centre-du-Québec, c’est avec Élisabeth, Isabella et Maria Jose qu’il continue de cultiver de beaux et de bons fruits et légumes dans un calme si apprécié. Au moment de l’entrevue qu’il a donnée dans un très bon français, Vladimir venait justement d’acheter ses semis pour les tomates, les poireaux et les concombres.
« Ici, on est en sécurité. C’est tranquille. J’aime la vie à la campagne et mon travail de soudeur chez Camille Castonguay se retrouve à cinq minutes de la maison. J’avais bien hâte de retourner au travail, après la pause de la pandémie », explique celui qui a quitté son pays pour trouver la paix au Québec.
Devant amorcer un stage comme cuisinière, avant le début de la pandémie, Élisabeth, elle, continue quand même de popoter dans sa maison achetée en novembre 2019. Poulet, fruits de mer et, bientôt, des légumes frais poussant dans le jardin composent le menu de la maisonnée qui respire le bonheur et qui résonne, à ce qu’on dit, de la jolie voix de la maman. Avis aux employeurs intéressés, « tout ce que je cuisine goûte bon », avoue-t-elle humblement. Ayant soif d’apprendre, Élisabeth poursuit son apprentissage de la langue de Clémence Desrochers assistée d’Isabella et Maria Jose, ses filles.
Parcourant avec joie, tous les jours, le coeur du village de Parisville avec son nouveau vélo, sans petites roues précise-t-elle, Marie Jose aime bien cuisiner avec sa maman. « Je fais du pain, du riz et plein de bonnes choses », rapporte fièrement celle qui donnera un coup de main, fort apprécié, à prendre soin du jardin familial. Élève en maternelle à l’école la Nacelle, la sympathique fillette de quatre ans apprécie dessiner pour les membres de sa famille et ses amis de la maternelle.
De son côté, Isabella, 12 ans, s’intègre de toutes les façons à sa nouvelle vie en terre québécoise. Fréquentant l’école secondaire la Découverte de Saint-Léonard-d’Aston, elle est une redoutable attaquante de l’équipe de dekhockey des Broncos. Un sport qu’elle ne connaissant pas avant son arrivée dans la région. « Sur le terrain, je sens que les membres de mon équipe sont des amis qui m’aident à jouer », explique celle qui apprécie bien le français comme matière. Passionnée de musique, l’adolescente affectionne particulièrement les pièces « On écrit sur les murs » et « Je vole ».
Pour l’accompagner dans son parcours scolaire, Isabella bénéficie d’ailleurs du grand soutien de Diane Auger, une femme exceptionnelle qui s’implique depuis près de deux ans au Projet d’Accueil et d’Intégration Solidaire (PAIS). École à distance ou non, à chaque jour, la bénévole de Parisville l’accompagne dans ses leçons de mathématiques. «On fait aussi de la lecture», dit une Isabella reconnaissante.
« Oui, je l’aide dans ses devoirs, mais c’est un apprentissage mutuel. Je découvre sa façon de vivre, elle s’informe sur la mienne. Cette petite fille-là veut tellement réussir. Jamais elle ne bougonne. Elle a une très bonne attitude. Isabella apprend bien le français », précise la retraitée chez Desjardins, qui bénévole un bon quatre heures par semaine pour le PAIS à entretenir, à sa façon, elle aussi, ce jardin où pousse l’intégration et la solidarité.
« Cet été je ferai un jardin
Si tu veux rester avec moi
Encore quelques mois…
J’en prendrai bien soin…
Pour qu’il soit aussi beau que toi »
– Clémence Desrochers
Cet été, Vladimir fera un jardin!
Par Stéphane Lévesque