Au grand galop vers les sommets

BÉCANCOUR. Alexia Guillemette n’a que 15 ans mais déjà, elle compte une bonne dizaine d’années d’expérience en attelage, une discipline équestre. C’est une passion qui l’habite et pour laquelle elle consacre d’innombrables heures.

Peu à peu, elle se taille une place de choix parmi l’élite de son sport. Lors de la prestigieuse compétition Live Oak International, tenue en Floride du 16 au 19 mars dernier, elle a décroché les grands honneurs dans la catégorie 13-16 ans. Il s’agissait pour elle d’une première expérience à cet événement, considéré comme la plus grosse compétition de la Fédération équestre internationale (FEI) en sol américain.

Elle a démontré toute son habileté dans les trois épreuves du combiné d’attelage: le dressage, le marathon et les cônes. C’est le cumulatif des résultats obtenus lors de ces épreuves qui détermine le classement final de la compétition.

Les épreuves

La force d’Alexia, c’est le dressage. Elle considère avoir réalisé l’un de ses meilleurs à vie lors du Live Oak International. Dans cette épreuve, elle doit exécuter, dans un ordre préétabli, diverses figures avec sa jument et son attelage. « Il faut les connaître par cœur et les réaliser dans le bon ordre. Si tu te trompes, tu es pénalisé », explique Alexia. Les concurrents sont notés sur le style, l’impulsion et la qualité des allures, mais aussi sur la présentation et la maîtrise de l’attelage.

 Lors du marathon, Alexia a terminé au deuxième rang. Cette épreuve est chronométrée. Elle permet de juger différentes choses: la vitesse, la maniabilité, les capacités physiques du cheval, etc. Dans sa catégorie d’âge, Alexia devait franchir quatre obstacles. « Je les ai trouvés plus difficiles qu’à l’habitude, car ils étaient beaucoup plus serrés », indique celle qui s’est tout de même bien débrouillée.

En ce qui concerne l’épreuve des cônes, Alexia devait absolument réaliser un parcours parfait pour terminer au premier rang de son groupe. Beaucoup de pression était donc sur ses épaules, d’autant plus que ses plus proches rivaux avaient réussi l’exploit tout juste avant elle…

Cette épreuve évalue la maniabilité du concurrent dans un circuit balisé par des balles posées sur des cônes. Les concurrents ont un temps alloué pour réussir l’épreuve et des pénalités sont infligées lorsque ce laps de temps est dépassé et lorsque des balles tombent. « Il n’y avait que deux points d’écart entre moi et la deuxième position. Si je faisais tomber une balle, je terminais en deuxième position, car ça donne trois points de pénalité », explique Alexia, qui a finalement résisté à la pression.

Un mentor précieux

La Bécancouroise est revenue à la maison avec le titre de championne et une panoplie de cadeaux et de souvenirs.

Si elle a eu la chance de participer à cette prestigieuse compétition, c’est grâce à son grand-père, Pierre Guillemette, qui lui a non seulement appris à se développer dans ce sport, mais qui lui a aussi laissé sa place à la compétition! « Elle était prête », commente tout bonnement M. Guillemette, le sourire aux lèvres.

Ce dernier a également fait une belle surprise à sa petite-fille dans les jours précédant la compétition: « Il a pris rendez-vous avec une coach qui avait participé à quelques championnats du monde. J’ai eu trois ou quatre cours avec elle avant l’événement », confie Alexia. La dame l’a notamment aidée à peaufiner certains détails payants au niveau du pointage. À la lumière des résultats obtenus, force est de constater qu’elle les a assimilés plutôt rapidement!

Prochaines étapes

Ces conseils lui seront précieux pour la suite de sa progression. Alexia caresse le rêve de participer aux Championnats du monde de 2025. D’ici là, toutefois, elle devra déployer beaucoup d’efforts pour obtenir les étoiles nécessaires pour s’y qualifier.

Ces étoiles sont allouées uniquement lors des compétitions sanctionnées par la FEI. Pour espérer se qualifier aux Championnats du monde, Alexia devra participer à deux compétitions « une étoile », à trois compétions « deux étoiles » et obtenir un pointage de moins de 60 à deux compétitions « trois étoiles » dans l’année précédant les Championnats.

« Il n’y a qu’une seule compétition de la FEI au Canada. et c’est à Bromont à la fin juin. J’y serai. Ensuite, je devrais aller passer deux ou trois semaines en Belgique, où je pourrai faire mes autres étoiles (1 et 2). Là-bas, il y a des compétitions FEI chaque fin de semaine. Quelqu’un va me prêter un poney le temps de mon séjour », explique Alexia.

Beaucoup de travail l’attend, mais cela ne l’effraie pas. « C’est très physique, et c’est très exigeant mentalement aussi, car il faut rester concentré. Mais plus tu pratiques, plus tu persévères, plus tu vas voir de beaux résultats et de beaux progrès », dit-elle.

Elle se sait également bien entourée, et en est très reconnaissante. « Sans mon grand-père, rien ne serait pareil. Je n’aurais pas toutes ces belles opportunités qui me sont offertes », tient à souligner celle qui apprécie aussi grandement le support de ses parents, de son commanditaire Galloping Goop Canada, et de l’ensemble de ses proches.