Une saison des pommes écourtée
BÉCANCOUR. Décidément, Dame Nature ne rend pas la tâche facile au Verger Belpom de Bécancour, dans le secteur de Sainte-Gertrude. Alors que le verger a dû faire une croix sur l’autocueillette en 2021 à la suite de gels printaniers, cette année, les propriétaires ont dû retrancher quelques semaines à leur saison à cause de la tavelure du pommier.
Selon Élizabeth Haydock, copropriétaire du Verger Belpom, c’est environ 65% de leurs pommes qui sont touchées à différents degrés par la tavelure, un champignon microscopique qui forme de petites taches noires à la surface de la pomme. Le champignon se développe sur la pelure de la pomme, le bois et le feuillage de l’arbre à la suite de conditions printanières fraîches, humides et pluvieuses.
« On n’arrose pas beaucoup de fongicide, alors la tavelure est rentrée dans le verger. La moitié du verger est biologique, car on est en train de prendre ce tournant. La tavelure est le problème généralisé des vergers au Québec, c’est pourquoi la culture biologique de la pomme est difficile dans nos conditions climatiques », explique Mme Haydock.
Pourtant, les pommes montrant des marques de tavelures sont parfaitement propres à la consommation. Il ne suffit que de retirer les zones affectées (qui sont souvent superficielles) ou à les cuisiner! Mme Haydock et sa famille n’hésitent d’ailleurs aucunement à consommer ces pommes de leur verger et, heureusement selon elle, les gens sont de plus en plus sensibilisés. Toutefois, certains d’entre eux n’hésitent pas à sévèrement trier les pommes récoltées, engendrant des pertes notables aux vergers.
Un beau problème… d’engouement!
La tavelure n’est pas le seul problème du Verger Belpom, il a également un beau problème d’engouement! La fin de semaine dernière, le verger a battu son record d’achalandage pour un weekend entier. « On n’avait plus de caisses, plus de sacs, plus de brouettes! Mais ça nous fait rire, parce que c’est un beau problème! », assure Élizabeth Haydock.
La pomicultrice est d’ailleurs craintive de l’achalandage qui l’attend ce samedi, puisque pour vider le verger, Mme Haydock a invité les chasseurs, éleveurs et fermiers à venir chercher les pommes restantes. Pas question de faire de tri ce weekend : les cueilleurs devront vider la section qui leur est assignée, et ils se verront récompensés par des pommes à prix modiques.
Un seul format sera disponible, soit six poches de 60 livres chacune, soit un total de 360 livres de pommes, pour 50$.
« Je veux que la tavelure sorte du verger! On organise cet événement spécial parce qu’on a toujours énormément de demandes de pommes à chasseurs et qu’on veut contrer le gaspillage! », explique Mme Haydock.
Pour ceux qui souhaiteraient tout de même se procurer des Cortland, de belles récoltes sont encore disponibles à l’achat au kiosque du verger.