Une courtepointe en héritage
NICOLET. Agencer les tissus, marier les couleurs, assembler, coudre, piquer… Voilà à quoi s’adonnent régulièrement une quinzaine de femmes dans un petit local du Centre des arts populaires de Nicolet. Membres de la Guilde les doigts de fée, elles ont entrepris l’automne dernier un ambitieux projet: confectionner une courtepointe collective dans le cadre du 350e anniversaire de la Ville de Nicolet.
La tâche est grande, mais le plaisir l’est tout autant. « On jase, on est tranquille, on sort de chez nous! », résume Diane Desrosiers, présidente de la Guilde.
Ce n’est pas évident d’entreprendre un projet collectif en temps de pandémie, mais les dames ont su relever le défi. Tout s’est fait en différentes étapes. Chacune a travaillé sur ses carreaux et motifs, et le tout a été assemblé avant les Fêtes. Au début de février, elles ont amorcé, en équipe de quatre à la fois, le piquage de la courtepointe à la main. Un processus qui prendra au-delà de 150, voire 200 heures d’ouvrage.
« Actuellement, [le piquage] se fait davantage à la machine à coudre. C’est [rendu] très rare que ça soit fait à la main, raconte Mme Desrosiers. [Pour ce projet], on travaille sur un métier à piquer qui nous vient d’une dame. C’est un très vieil outil. On insère la courtepointe dessus et on pique à la main. [Nos équipes] viennent à tour de rôle. »
Il faut comprendre qu’une courtepointe compte trois épaisseurs: la couche supérieure (les motifs visibles), la bourrure (au centre) ainsi que l’endos (couche inférieure). Le piquage sert à lier ces trois couches en suivant les dessins de la couche supérieure. Ce procédé est aussi appelé «matelassage».
La courtepointe du 350e anniversaire de la Ville de Nicolet compte 20 carreaux. Elle sera suffisamment grande pour recouvrir un lit de grandeur Queen. Selon Mme Desrosiers, elle devrait être complètement terminée au début du mois d’avril. Après le piquage, les artisanes procéderont à la finition en installant un biais tout autour.
Un parrain
Le projet est parrainé par le Centre des arts populaires de Nicolet, qui a fourni le matériel aux courtepointières de la Guilde. Il est l’un des volets de l’événement « Courtepointes et arts textiles dans la tradition« , qui culminera par une grande exposition entre les murs du Centre les 17, 18 et 19 juin 2022.
Cette exposition mettra en vedette les différentes réalisations des artisanes de la Guilde, qui comprennent non seulement des courtepointes de type couvre-lit, mais aussi des coussins, des sacs à main, des napperons, des jetés, etc. « On fait toutes sortes de choses avec la technique de la courtepointe. Les gens qui ne connaissent pas ça sont surpris de voir tout ce qu’on peut faire avec cette technique-là », souligne Mme Desrosiers.
La courtepointe collective réalisée ces derniers mois fera l’objet d’un tirage à l’occasion de cette exposition.
Pour la Guilde les doigts de fée, il s’agira d’une troisième exposition d’envergure des créations de ses courtepointières depuis la fondation du groupe, en 2010. La première a eu lieu en 2017 et la seconde en 2019.
La Guilde en bref
La Guilde les doigts de fée a été fondée en 2010. Au départ, elle comptait sept membres. En 2022, elle en compte 15. Les courtepointières qui en font partie se réunissent aux deux semaines au Centre des arts populaires de Nicolet, de septembre à mars environ.