Une brigade pour contrer le sexisme

RÉGION. La Table de concertation du mouvement des femmes Centre-du-Québec (TCMFCQ) lance, avec ses partenaires, une campagne pour contrer le sexisme dans la région. Un projet qui prend la forme d’une nouvelle brigade d’intervention, la brigade SPI (Sexisme, pas ici).

Une campagne, avec un côté ludique, qui s’inspire des brigades américaines CSI. «C’est un projet pour contrer le sexisme au Centre-du-Québec pour qu’elle devienne une région où il n’y aurait pas de manifestations de sexisme», a indiqué Francyne Ducharme, directrice de la TCMFCQ,

Il s’agit d’un projet échelonné sur deux ans pour lequel le Secrétariat à la condition féminine du Québec a contribué à la hauteur de 100 000 $. «Le projet, on l’a construit dans l’idée d’une mobilisation des partenaires et de la région contre le sexisme. C’est un mouvement de sensibilisation pour amener les gens à se demander s’il existe des comportements sexistes dans leur organisation et ce qu’ils peuvent faire pour les éliminer. Dans deux ans, on verra si c’était une utopie, si on est en route vers, ou si on devra réaliser un autre projet pour pouvoir contrer le phénomène», a précisé Mme Ducharme.

La campagne vise à sensibiliser sur ce qu’est le sexisme, sur ses différentes formes, à proposer des actions pour le contrer et à encourager les bonnes actions dans la région. «L’objectif est de mobiliser la mise en œuvre de la stratégie gouvernementale pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes», a confié l’agente de projet à la TCMFCQ, Maryse St-Arneault.

Le sexisme, a-t-on constaté, fait partie du quotidien. «Mais on ne s’en rend pas compte. On ne le réalise pas et on ne réalise pas les conséquences néfastes sur les gens qui le subissent», a souligné Mme St-Arneault.

Ainsi, cette campagne de deux ans vise à sensibiliser les Centricois et Centricoises âgés de 18 ans et plus sur les différentes formes de sexisme, sur les conséquences que cela peut amener. «Et un point important, nous voulons encourager les gens à poser des actions positives, les encourager aussi à continuer dans leurs actions non sexistes», a-t-elle signalé.

À la manière d’une brigade policière CSI, les intervenants invitent les citoyens à s’engager à lutter contre le sexisme.

Et pour faire partie de la brigade SPI, différentes activités seront proposées au cours des deux prochaines années. En s’engageant, les citoyens recevront un macaron permettant de les identifier.

Parmi les activités à venir figurent des ateliers de formation qui pourront prendre l’allure de l’analyse d’une scène de crime en lien avec le thème, des ateliers interactifs pour amener les participants à reconnaître ce qu’est le sexisme.

On élaborera aussi une charte antisexiste. On invitera les gens à la signer, à s’engager à des actions concrètes pour lutter contre le sexisme. Durant la deuxième année, une exposition s’annonce. «Une exposition mobile d’œuvres dénonçant le sexisme, des œuvres qui seront exposées dans les différentes MRC du Centre-du-Québec. Donc, l’exposition va se promener», a fait savoir Maryse St-Arneault. Une manière, donc, de s’engager pour les artistes ou tout citoyen qui créera une œuvre.

À la fin de la deuxième année, on a prévu une journée de réflexion sur le sujet, de même qu’une soirée hommage. «On invitera les gens, les entreprises et organismes à s’inscrire, à dire ce qu’ils ont fait pour contrer le sexisme. Nous récompenserons ceux s’étant démarqués pour les féliciter de contribuer à un milieu égalitaire au Centre-du-Québec», a indiqué la chargée de projet.

Des capsules animées, une infolettre dénonçant les diverses formes de sexisme et des jeux-questionnaires sur les réseaux sociaux font partie aussi des actions mises de l’avant. La TCMFCQ n’a éprouvé aucune difficulté à rallier différents partenaires autour de son projet. «Ça allait de soi. Cela fait partie de notre mission», a fait savoir Marie-Pierre Lupien de la Collective des femmes de Nicolet.

«Ce projet constitue un bel outil de sensibilisation pour aller plus loin, pour travailler à ce que les hommes et les femmes puissent vivre de façon égalitaire dans toutes les sphères de la vie», a confié Mélanie Bergeron du Comité régional de développement social.

Pour Ève Champagne de la MRC d’Arthabaska, «l’information et la sensibilisation représentent la meilleure façon de faire évoluer les mentalités et de mettre à la poubelle les façons de penser sexistes».

La Corporation de développement communautaire de L’Érable, le Pôle d’économie sociale Centre-du-Québec, la Table régionale de concertation des personnes aînées du Centre-du-Québec, Dentelle et crinoline et le Réseau des répondantes diocésaines à la condition des femmes du diocèse de Nicolet font partie aussi des partenaires.