Un « petit plus » livré dans un panier
NICOLET-BÉCANCOUR. L’absence d’épicerie ou de dépanneur dans plusieurs municipalités des MRC de Bécancour et de -Nicolet-Yamaska pose problème et les Corporations de développement communautaire (CDC) des deux régions ont décidé d’agir afin de trouver des pistes de solutions. En collaboration avec Panier local, elles testent un projet-pilote depuis l’automne : l’élaboration et la livraison de paniers économiques de saison, aussi appelés « paniers solidaires ».
Ces paniers peuvent être commandés en ligne et livrés dans 12 points de cueillette à travers la région, ou encore à domicile. Ils comprennent des produits frais et locaux récupérés directement chez les producteurs la veille de la livraison.
« On s’est dit que tous les mois, on allait faire la tournée de nos producteurs afin de leur demander ce qu’ils ont en surplus et ce qu’ils pourraient vendre à petit prix afin de nous permettre de réaliser le panier le plus abordable possible », résume Frédéric Roy, de Panier local, un marché numérique né avec la pandémie pour aider les producteurs et les transformateurs de Bécancour – Nicolet-Yamaska à garder le contact avec leur clientèle.
Compte tenu que le panier vise à être accessible à une majorité de gens et de familles, le principe de « tarification sociale » a été appliqué : « Les clients sont invités à payer le panier à la hauteur de leurs revenus. Ils ont le choix de le payer 45 $ s’ils ont un budget serré, 50 $ (valeur du panier) ou encore 55 $ pour aider une personne à payer le sien », indique M. Roy.
Le panier contient des fruits, des légumes, une miche de pain frais, des œufs et, si désiré, de la viande. « Il ne remplace pas une vraie épicerie, mais il apporte un petit plus », exprime Frédéric Roy.
Ce « petit plus » a de l’impact à plusieurs niveaux. D’abord, il permet d’offrir une diversité de produits en fonction des saisons. Il donne ensuite la chance aux producteurs d’écouler une partie de leurs surplus, plutôt que d’absorber une perte. C’est également un projet sain au plan environnemental : « On essaie d’utiliser le moins d’emballage de plastique possible dans la conception des paniers. Et le fait d’acheter des produits de la région, de les assembler sur place, de les livrer le lendemain, ça diminue de beaucoup la chaîne d’approvisionnement, comparé à l’épicerie », fait remarquer M. Roy.
En ce moment, le projet-pilote, qui est financé par le CIUSSS MCQ, est principalement mené auprès de la clientèle courante de Panier local. Des sondages et des prises de données anonymes ont été réalisés et les résultats sont encourageants. « On est rassuré. Les gens sont conscients du projet et sensibles à l’achat local et à la saine alimentation. Ils comprennent l’importance d’avoir un système alimentaire durable dans la région. Ce qui nous reste à travailler, c’est le format du panier. Certains le voudraient plus petit et d’autres, plus gros. »
Il devrait donc y avoir divers formats disponibles d’ici au lancement officiel des paniers solidaires, prévu pour mai ou juin 2023. « La prochaine étape, c’est d’atteindre un volume critique de ventes pour balancer les coûts d’opération », fait savoir M. Roy. En janvier, 20 paniers ont été livrés.
« Pour diminuer les coûts, nous allons explorer des partenariats, par exemple avec la Carotte joyeuse de Nicolet, qui offre des plateaux de travail à diverses clientèles, et avec Entraide Bécancour, qui pourrait fournir des bénévoles intéressés à appeler les producteurs pour savoir ce qu’ils sont en mesure de fournir comme produits. Mine de rien, c’est une grosse partie du travail. »
Toujours dans l’optique d’optimiser les ventes, la prise de commandes pourrait être remodelée. « La plupart des personnes sont à l’aise de payer en ligne avec une carte de crédit. Mais on a une population vieillissante qui a peu accès à la technologie. Alors on essaie de voir s’il y aurait moyen de prendre des commandes par téléphone ou d’une autre façon », ajoute M. Roy.
Pour l’instant, les paniers sont disponibles seulement sur le site de Panier local (panierlocal.ca).