Un écocentre privé pour mieux récupérer
PIERREVILLE. Il y a une dizaine d’années, Martin Proulx s’est lancé l’ambitieux défi de démarrer, un jour, son propre écocentre. Le défi est maintenant relevé! En septembre 2023, il l’inaugurait officiellement, à Pierreville.
Il y reçoit des matériaux secs d’entrepreneurs en construction, en rénovation et en démolition, et depuis cet hiver, les citoyens de Pierreville et de Saint-François-du-Lac peuvent aller y porter leurs résidus domestiques dangereux, matériaux de construction, électroménagers, appareils électroniques, matelas, résidus de jardinage et plus encore.
« On est un centre de tri pour les entrepreneurs et, nouvellement, un écocentre pour Pierreville et Saint-François-du-Lac. Pour bénéficier du service, les citoyens n’ont qu’à se présenter avec une pièce d’identité prouvant leur adresse durant nos heures d’ouverture », mentionne M. Proulx.
Son équipe effectue sur place un tri mécanique et manuel du matériel. Une fois séparée, la matière est envoyée à des sites plus spécialisés: le fer à des ferrailleurs et le bois, à des entreprises spécialisées en biomasse, par exemples.
Une vision de longue date
L’ouverture de cet écocentre est la suite logique de sa vision d’affaires. Il y a une quinzaine d’années, Martin Proulx a démarré une entreprise spécialisée dans le pavage (Pavage 132, aujourd’hui devenue Groupe 132 inc.).
Rapidement, il a souhaité réaliser des activités de concassage parce que s’amorçait l’immense chantier de démolition du pont David-Laperrière, à Pierreville. Le jeune entrepreneur qu’il était y a vu une belle opportunité d’affaires : récupérer le béton issu de la démolition afin d’en faire du granulat de fondation pour la revente.
« C’était un matériau avantageux que j’utilisais chez Pavage 132. Je me suis dit que j’aimerais bien ça, en fabriquer; d’autant plus qu’il y avait de la demande pour ce matériau », explique-t-il.
Il a travaillé fort pour obtenir la machinerie, les autorisations et le contrat qui lui permettraient de réaliser son souhait. Ses efforts ont été récompensés. Une fois toutes les pièces du casse-tête en place, il a pu accueillir la matière du démolisseur du pont sur son site, à Pierreville.
Ce contrat, obtenu in extermis, a marqué un tournant pour son entreprise. Par la suite, il a pu réaliser du concassage de béton, de briques et d’asphalte pour divers clients et pour sa propre entreprise, qui a démarré des activités de démolition. « Avec le temps, on a renouvelé les équipements de concassage pour mieux répondre à la demande. »
Pendant que le projet prenait de l’ampleur, Martin Proulx s’est intéressé aux débris qui se retrouvaient régulièrement à travers la matière acheminée pour le concassage. Il a réfléchi à la meilleure façon de les revaloriser et l’idée d’un écocentre s’est imposée. « C’est gagnant pour tout le monde », plaide-t-il.
Après plusieurs démarches, son projet est enfin devenu concret. Il est même appelé à évoluer. Un premier pas dans cette direction a d’ailleurs été fait tout récemment, avec une nouvelle offre dédiée à la population. Celle-ci peut maintenant se procurer sur place divers matériaux recyclés et de terrassement, comme des pierres de rivière lavées, de la terre noire, du terreau à jardin et des pierres 3/4, le tout vendu à la verge et à la demi-verge.