Simmer: nouvelle usine, nouveau concept
BÉCANCOUR. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Simon Duval est heureux comme un poisson dans l’eau en affaires! En 2002, il a fondé à Nicolet Simmer international, une usine de transformation de poissons qu’il a fait croître avec brio.
En avril dernier, il a déménagé sa production dans une usine flambant neuve de 4,7 M$ à Bécancour, tout près du pont Laviolette. Mais ce qui fait sa plus grande fierté, c’est sa relève: ses trois enfants prennent peu à peu les rênes de l’entreprise familiale.
« Sans eux, je ne me serais jamais embarqué dans la construction d’une usine! Mes enfants, ils sont wow! Ils travaillent fort. On a eu une croissance de 16% l’an passé », raconte M. Duval.
Il qualifie la nouvelle usine « d’accomplissement d’une vie ». Elle a pris un an à construire, quelques années à préparer (plans et devis, soumissions, demandes de financement)… et causé plusieurs nuits blanches! « J’ai reçu mes soumissions pendant la covid. Les coûts explosaient. Je suis passé d’une structure d’acier de 390 000$ à une de 580 000$ en trois semaines! On a eu des retards de livraison… Ç’a été un cauchemar! », admet-il, aujourd’hui soulagé d’avoir été en mesure de surmonter ces obstacles. « Quand la roue est partie, tu ne peux plus l’arrêter! »
Pendant qu’il gérait la construction, ses enfants s’occupaient de superviser les opérations à l’usine de Nicolet. Son fils Raphaël, 22 ans, est contremaître de production. Sa fille aînée Sabrina, 25 ans, s’occupe de la logistique et de la planification de la production (transport, achats, réception des commandes, etc.). Son autre fille Rosemarie, 24 ans, est responsable des finances.
« Ils ont tous les trois commencé jeunes à travailler à l’usine. Au secondaire, c’était leur emploi d’été. Ils ont pris des responsabilités rapidement. Ils venaient aussi à l’usine quand ils étaient tout petits, par exemple les fins de semaine et quand la garderie ou l’école était fermée. Je me souviens qu’on devait faire des nœuds dans les sarraus parce qu’ils étaient trop grands! », mentionne M. Duval.
Aujourd’hui, toute la production et le personnel, soit environ 25 employés, sont rapatriés à la nouvelle usine. La mise en service des nouvelles installations s’est déroulée le 24 avril dernier. Le déménagement n’a affecté qu’une seule journée d’activités.
« On a beaucoup plus d’espace. À Nicolet, nos installations avaient 4400 pieds carrés sur deux étages. Ici, on en a 18 500, sur deux étages également. Nos entrepôts et congélateurs sont maintenant intégrés au bâtiment. On a aussi deux lignes de production distinctes, pouvant fonctionner en simultané et à l’abri de toute contamination croisée. C’est vraiment la force de cette usine-ci », mentionne Simon Duval.
L’une des lignes prend en charge l’éviscération et le filetage des poissons, qui proviennent majoritairement du lac Saint-Pierre et du lac Saint-Louis. L’autre ligne s’occupe du cru et du prêt-à-manger, principalement destinés aux marchés d’alimentation, aux restaurateurs et à des distributeurs tels que les poissonneries et marchands.
Vente au détail
L’entreprise ajoute par ailleurs une corde à son arc avec la mise en place d’un comptoir de vente au détail au rez-de-chaussée de sa nouvelle usine. La grande ouverture aura lieu bientôt.
Le public y trouvera autant du poisson frais et congelé que des huîtres, du homard, des crevettes et des mets préparés pour emporter, comme des sushis, des poke bowls et de la soupe. Il y aura même un bar à tartare, proposant quatre ou cinq protéines.
Simon Duval est fébrile de présenter son concept et le décor « bord de mer » qui l’accompagne. « On a récupéré plein de choses pour donner un cachet unique à notre poissonnerie, comme des vieux filets de pêche, un ancien voilier qu’on a converti en comptoir, du bois de grange de la région, de vieilles bouées et cages à homards trouvées au bord de la mer, etc. C’est extraordinaire! Pour voir tous les détails, il faut rester une heure! », décrit M. Duval.
Le fondateur de Simmer voit grand pour son concept, qu’il souhaite éventuellement développer sous forme de franchise. « Simmer la poissonnerie deviendra une entité à part. C’est encore embryonnaire comme projet, mais c’est la vision à long terme. L’idée, c’est de faire bénéficier d’éventuels franchisés de notre force d’achat tout en amenant de l’ouvrage à l’usine, qui serait évidemment le fournisseur de Simmer La Poissonnerie. J’y vois un partenariat gagnant-gagnant. »