Séance du BAPE : La Ferme Drapeau souhaite passer de 700 à 2 500 unités animales
ENVIRONNEMENT. C’est le 30 avril à la Salle multifonctionnelle de Sainte-Françoise que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a tenu la séance publique d’information sur le Projet d’augmentation du cheptel laitier de la Ferme Drapeau de Sainte-Françoise.
À cette occasion, plus de 50 personnes étaient présentes pour écouter la présentation du promoteur du projet, Dominic Drapeau, en compagnie d’Éric Beaulieu, agronome. Dans l’éventualité où le projet se réaliserait, il amènerait des investissements de plus de 37 millions de $ et créerait 10 emplois à temps plein et 5 à temps partiel. Les travaux débuteraient au cours de l’année 2019 et le nombre d’unités animales passerait de 700 à 2500 à la fin de la troisième et dernière phase en 2033.
Exploitation agricole œuvrant en production laitière et en cultures commerciales, la Ferme Drapeau a des lieux d’élevage principaux et secondaires qui, selon ses propriétaires, arriveront bientôt à leur pleine capacité. Désirant poursuivre le développement de l’entreprise, le promoteur envisage un plan d’expansion à long terme. Par conséquent, il souhaite donc agrandir certains bâtiments actuels et construire de nouvelles infrastructures d’élevage ainsi que des structures d’entreposage pour atteindre une aire de plancher totale d’environ 35 000 mètres carrés. Le cheptel serait, alors, majoritairement sous gestion liquide des déjections animales.
L’objectif de l’initiateur est de regrouper la production sur un seul site. Le cheptel actuel, composé de 400 vaches laitières et de 394 veaux pour un total de 599,6 unités animales sous gestion liquide des déjections animales, passerait à 1 600 vaches laitières et à 1 600 animaux de remplacement ce qui correspond à un total de 2 500 unités animales. Le projet serait divisé en 3 phases d’exploitation et s’étalerait sur une période de 15 ans, chacune des phases étant d’une durée variable en fonction de la croissance de la ferme.
Les répercussions prévues par l’initiateur et les mesures d’atténuation proposées dans l’étude d’impact
Selon l’étude d’impact, les répercussions principales du projet sont liées à l’accroissement de la production du fumier et à sa gestion, aux nuisances liées aux odeurs, à l’augmentation de la circulation sur les voies publiques ainsi qu’à la préservation de la qualité des eaux de surface et souterraines.
Les activités d’élevage et d’épandage de déjections animales génèreraient des odeurs typiques d’une exploitation laitière. L’initiateur précise que les vents dominants sont en direction opposée aux habitations et aux périmètres d’urbanisation et qu’une haie brise-vent serait mise en place. Le lisier serait transféré en période hivernale vers des fosses orphelines situées à l’extérieur du lieu d’élevage, réduisant les désagréments sur la zone d’étude en période estivale. De plus, l’enfouissement des déjections animales au sol se ferait, dans la mesure du possible, dans un délai de 48 heures.
L’émission de poussière et de contaminants en provenance des moteurs à combustion dans l’air ambiant provenant principalement du camionnage et de la machinerie de grande dimension serait une source potentielle de répercussions. L’utilisation d’abat poussière au besoin est la mesure d’atténuation identifiée. L’augmentation de la circulation sur le réseau routier pourrait causer une usure prématurée des infrastructures et avoir une incidence sur la qualité de vie des citoyens. L’initiateur s’engage à mettre en place une démarche de concertation avec le milieu à cet égard.
En ce qui concerne la qualité des eaux de surface et souterraines, une contamination à la suite d’un enrichissement des sols en éléments nutritifs comme du nitrate ou du phosphore serait possible. Afin de prévenir une telle répercussion sur l’environnement, l’initiateur compte s’en tenir au suivi des recommandations de son plan de fertilisation.
Processus du BAPE
Rappelons que l’objet de la séance publique d’information est de permettre aux citoyens de s’informer sur le projet, la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, le processus de consultation du public ainsi que sur le rôle du BAPE. Cette séance publique d’information concernant le projet de la Ferme Drapeau se tient pendant la période d’information publique qui se terminera le 31 mai 2019 à la demande du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette.
Notons que c’est durant cette période de 45 jours que tout citoyen, tout groupe, toute municipalité ou tout organisme peut faire la demande d’une consultation publique ou d’une médiation auprès du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Les citoyens peuvent se renseigner sur le projet en consultant l’étude d’impact réalisée par l’initiateur et les autres documents décrivant le projet et, entre autres, ses répercussions sur l’environnement. À compter d’aujourd’hui et jusqu’au 31 mai 2019, ces documents peuvent être consultés en version papier au Bureau municipal de Sainte-Françoise.
L’ensemble du dossier est disponible en version papier au bureau du BAPE, situé au 575, rue Jacques-Parizeau, bureau 2.10 à Québec. Il est également disponible en version électronique dans le Registre des évaluations environnementales qui est sous la responsabilité du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques à l’adresse www.ree.environnement.gouv.qc.ca.
Rappelons également que le BAPE est un organisme public et impartial qui relève du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Il permet aux citoyens de s’informer et d’exercer leur droit de parole sur des projets qui pourraient avoir des répercussions sur l’environnement et sur leur qualité de vie ainsi que sur toute question relative à l’environnement. Le BAPE permet également aux initiateurs de prendre connaissance des préoccupations des citoyens et d’améliorer leurs projets pour une cohabitation plus harmonieuse avec le milieu.